Véritable héros des deux guerres (1), militant nationaliste (Action Française, Croix-de-Feu, PPF, la « Cagoule »), il est surtout connu pour son action au service du Maréchal Pétain et de la Révolution nationale, à la tête du Service d’Ordre Légionnaire (SOL) puis de la Milice française (2), et comme secrétaire général au maintien de l’ordre et secrétaire d’État à l’Intérieur à Vichy.
Capturé en Italie en juin 45 après y avoir combattu les partisans, il est transféré en France et jugé de façon inique par la « justice » d’épuration : De Gaulle, qui le respectait, le laisse condamner à mort et exécuter pour plaire aux communistes.
Le 10 octobre 1945, après avoir servi la messe et reçu l’extrême-onction, il meurt dignement, tombant sous des balles françaises aux cris de « Vive Dieu ! Vive la France ! ».
Pour connaître son histoire, il y a l’excellente biographie d’Hugues Viel Darnand – La mort en chantant, disponible ici, et sur la Milice en général (présentée habituellement de façon partiale voire mensongère dans les médias et les manuels scolaires), on peut lire Vichy, organisations et mouvements de Pierre Lambert et Gérard le Marec, ou bien Ce que je n’avais pas dit de Georges Carus, ainsi que Pour l’honneur de la Milice (anonyme, en occasion seulement).
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(1) En juillet 1918, le sergent Darnand, 21 ans, se trouve à l’est de Reims, au cœur des monts de Champagne. À seulement 21 ans, ses supérieurs ne cessent de louer son courage et ses qualités naturelles de chef.
À cette époque de l’année, l’Etat-major français soupçonne Guillaume II de préparer une grande offensive, censée être décisive mais il lui faut des renseignements. Joseph Darnand se voit alors confier 170 hommes et une mission bien précise : pénétrer au sein des lignes allemandes et en ramener un maximum de documents et de prisonniers.
Darnand et son commando reviennent au sein des lignes françaises avec 27 prisonniers, des cartes et surtout des plans d’attaque. Une attaque allemande était programmée pour le soir même. Cela ressemble à une offensive généralisée. Alerté, le général Gouraud ordonne immédiatement à l’ensemble des troupes françaises de reculer de trois kilomètres.
Dans la nuit, les fantassins allemands s’enfoncent dans un territoire presque entièrement vide, volontairement déserté. Un piège qui va vite se refermer sur eux lorsque l’artillerie française entre en action. Près de 15 divisions allemandes sont décimées et le soir, Guillaume II ne peut que se rendre à l’évidence : sa grande offensive baptisée « l’offensive de la paix » a échoué. La guerre est perdue.
Pour avoir fait basculer le cours de la guerre grâce aux renseignements récoltés. En 1927, Joseph Darnand reçoit la légion d’honneur des mains du président Poincaré ainsi que le titre d’artisan de la victoire. L’un des trois seuls Français distingué de la sorte avec le maréchal Foch et Georges Clemenceau…
(2) Constituée par l’État français en 1943, à partir du SOL, pour faire face à la recrudescence des actions terroristes communistes – notamment envers les populations civiles – la « Milice française » s’est voulue une nouvelle chevalerie. Si certains de ses membres commirent des excès en ces temps durs, les Miliciens étaient pour la plupart de sincères patriotes et de bons chrétiens (voir leur mort au Grand Bornand) ; la Milice n’était pas armée initialement (les Allemands le refusaient), mais comme ses membres se faisaient souvent assassiner (de sa création en janvier 43, jusqu’en septembre, on dénombre au moins 76 miliciens assassinés), Darnand alla jusqu’à mettre en jeu sa démission et obtint au bout de 8 mois que ses hommes aient de quoi se défendre.