Le cauchemar fiscal et règlementaire français, le cosmopolitisme (abolition des frontières) et le capitalisme le plus débridé constituent un cocktail mortifère pour l’économie d’une nation. Il aboutit notamment aux délocalisations et à la désindustrialisation : un pays comme la France n’est plus capable de s’auto-suffire dans tout un tas de domaines où c’était autrefois le cas ; et cela peut la mettre en cas de crise en situation très périlleuse.
Deux exemples – il y en a probablement des tas d’autres – qui se payent cher actuellement (les masques) et risquent de se payer cher bientôt (les bouteilles d’oxygène).
Dans les côtes d’Armor, la principale usine française de fabrication de masques a fermé en 2018 :
« […] Le site était pourtant rentable selon les ex-salariés, mais pas suffisamment sans doute.
« Honeywell a pris la décision irresponsable en novembre 2018 de détruire ses huit machines en les faisant concasser par la déchetterie située sur la zone industrielle des Châtelet à Ploufragan« , dénonce le syndicat Solidaires. […] C’est pourtant bien à ce spécialiste mondial que l’Etat Français avait passé commande de 200 millions de masques sous la menace du virus H1N1 en 2009.
« On était le principal fabriquant pour la France », se souvient Jean Jacques Fuan, directeur du site de 1991 à 2006, « et on vendait partout dans le monde : Japon, Corée, Etats-Unis ». C’est même à Plaintel qu’a été créé le masque FFP2 pliable, celui qui nous manque tellement aujourd’hui. » (source France3)
En Auvergne, la dernière usine qui fabriquait des bouteilles d’oxygène médical a fermé en novembre 2019. Et le gouvernement vient de refuser de la nationaliser, au risque que la France affronte une pénurie, et qu’en tous cas elle soit tributaire – là encore – de l’étranger pour ce produit vital.
« Ces dernières semaines, une nouvelle lueur s’était allumée avec l’espoir de relocaliser en France la fabrication de bouteilles d’oxygène. La nationalisation du site devenait donc une piste notamment défendue par le député André Chassaigne.
L’élu du Puy-de-Dôme ne cache pas sa déception. Car ce jeudi 2 avril, durant la visioconférence organisée par le Premier ministre avec les dirigeants de partis et les présidents de groupe, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a répondu par une fin de non-recevoir à la demande de nationalisation de l’entreprise Luxfer de Gerzat. […]
« Alors que nous rappelions l’exigence de réquisitionner cette entreprise pour répondre à l’urgence de fabriquer en Europe des bouteilles d’oxygène médical, le ministre a exprimé le refus de l’Etat en affirmant que » ni les salariés, ni les machines ne sont disponibles pour reprendre l’activité, interrompue depuis fin 2019, ce qui rend la production impossible « , tout en rappelant que son ministère travaillait à trouver une solution à long terme si le besoin était confirmé ». […] » (source La Montagne)