Dans un jugement de 152 pages, le Tribunal correctionnel de Paris a reconnu Marine Le Pen coupable de détournement de fonds publics lundi 31 mars, dans le cadre du procès des assistants parlementaires européens du RN. L’ancienne présidente du parti a été condamnée à 4 ans de prison dont 2 ans fermes aménageables et à 5 ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire dès le prononcé du jugement — c’est-à-dire avec application immédiate, en dépit de l’appel (qui devrait toutefois être jugé avant les prochaines élections présidentielles.
Ce qui est remarquable dans cette décision, ce sont certaines motivations écrites, telle celle (surlignée ci-dessous) qui affirme que le positionnement politique des accusés a pesé dans la balance !

Ahurissant : le jugement reconnaît avoir eu, pour la sévérité de la sanction, des motivations politiques !
Au moins, c’est officiel.
Le tribunal invoque par ailleurs de fumeuses notions, tel (souligné ci-dessous) le « trouble irréparable à l’ordre public démocratique » [sic].

Plus c’est fumeux, plus l’arbitraire est possible, évidemment.
Il y a deux choses à distinguer dans ce jugement : la reconnaissance de culpabilité, et la sanction.
Peu sont étonnés de la déclaration de culpabilité, mais davantage le sont de la sévérité de la sanction (inéligibilité avec effet immédiat pour Marine Le Pen).
D’accord, mais si l’on trouve ce genre de sanction délirante, il faudrait peut-être dénoncer la loi qui en est à l’origine, non ?
Or avec Marine Le Pen, ce fut le contraire. Ne comprenant pas que permettre au milieu judiciaire (à dominante rouge et maçonnique) de se mêler de la vie politique risquait de nuire à elle et aux patriotes, elle y fut favorable.
Lors d’un entretien sur Radio Classique et Public Sénat, le 5 avril 2013, elle répondait :
« J’ai entendu le président de la République dire que ce qu’il faudrait c’est rendre inéligible à vie ceux qui ont été condamnés pour corruption fiscale et fraude. J’étais parfaitement d’accord, c’était dans mon programme présidentiel », et d’ajouter : « Et pourquoi pas le reste, pourquoi pas pour favoritisme et pourquoi pas pour détournement de fonds publics ? »
Quant au président du RN, Jordan Bardella, interrogé en novembre 2024, il affirmait que « ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire » est indispensable pour être candidat de son parti…
C’est donc permettre aux journalistes de gauche et associations de répression antipatriotique de désigner aux tribunaux les candidats politiquement incorrectes, pour qu’elles soient ensuite condamnées en vertu de lois scélérates (Pleven-Fabius-Gayssot…), et enfin mises à l’écart par le RN.
Une telle stratégie revient à se livrer intégralement à l’ennemi.
Mais déjà la direction du RN avait donné le ton pendant la dernière campagne des législatives : à chaque fois que les médias hostiles pointaient du doigt un candidat trop « brut de décoffrage », ou politiquement incorrect, ou maladroit, les instances du parti le mettaient impitoyablement sur la touche.
Pendant ce temps, la gauche défendaient les siens vaille que vaille : même la gauche molle défendait les radicaux les plus violents (tel l’antifa Raphael Arnault).
Macron, déjà, avait revendiqué « l’amateurisme » de ses candidats quand ils étaient mis sous les projecteurs défavorablement.
Mais la stratégie de « dédiabolisation » (c’est-à-dire de plaire aux gros médias) du RN est une pente sans fin…