En exclusivité pour Contre-info, une intéressante tribune de Christine DOL. Matière à réflexion.
« Comment les « hétéros » ont livré le mariage aux « homos »
Les homosexuels ont voulu le droit de crier haut et fort leur différence. Leurs « strip-teases » sur des chars dans la rue ont été acceptés et applaudis. Puis le PACS, fait sur mesure pour les contenter, reconnaît officiellement leurs « unions » et leur « amour »… Au nom du droit à la différence, ils ont réclamé moult changements culturels et sociaux. Et au nom de l’égalité, ils réclament de pouvoir se marier et d’avoir des enfants comme « tout le monde ».
Le mariage?
Ringard, traditionnel, cucul, catho coincé, prison hypocrite, convention, tue-l’amour, atteinte à la liberté sexuelle, routine, maison de banlieue, marmaille etc. Cela ne correspond pas vraiment à l’appétit de liberté, de création, de vie urbaine nocturne, de développement artistique, d’ouverture d’esprit et de mœurs que prônent pourtant les adeptes de l’homosexualité.
Pourquoi ne se contentent-ils pas du PACS, ou ne souhaitent-ils pas le modifier encore?
Parce qu’il semble bien que ce qui meut réellement ce désir de « mariage » n’est pas le bonheur recherché par tout à chacun, mais la jalousie, l’envie.
La jalousie est un vilain défaut qui laisse croire à celui qui en est atteint que l’objet de son envie, qui ne lui appartient pas ou qu’il ne peut avoir, le rendra plus heureux. Complexité de la nature déchue de l’homme qui cherche souvent son bonheur là où il ne trouve que sa mélancolie. Ainsi, pour l’homme moderne ce n’est pas lui qui doit orienter sa vie pour toucher au bonheur, mais le bonheur qui doit s’adapter à sa petite personne.
Les humains sont différents et multiples, c’est un fait ; le jaloux ne souhaite pas, contrairement à ce qu’il peut prétendre, s’épanouir dans sa différence, mais veut, tout en refusant de changer de comportement, atteindre la même dignité ou le même statut que cet autre qui l’attire ; en ce sens, il l’admire, le déteste, se compare à lui, le ridiculise, l’observe, et rumine leur différence, source de leur inégalité. Peu importe au jaloux que sa démarche n’ait pas de légitimité ou de logique. Le jaloux connaît un vrai mal-être qu’il nie, qui l’emprisonne dans une insatisfaction immature.
Le PACS se voulait déjà une petite parodie du mariage, au sens qu’il reconnaît que deux hommes ou deux femmes peuvent former « un couple » (absurdité lorsque l’on sait la signification du mot). D’ailleurs, le PACS ne peut concerner que deux individus. Étrange ! En effet, si l’on sépare de manière absolue l’union charnelle de la procréation (qui nécessite par essence deux personnes complémentaires), l’idée de duo ne rime plus à rien. Si l’important est de s’apprécier, de prendre plaisir à être ensemble et de souhaiter passer un bout de temps dans la même maison, soyons trois, quatre, cinq à être tous heureux, tous à poil!!!
C’est pourquoi, le PACS, tout comme le mariage, devrait davantage choquer les vrais libéraux… Fermeture d’esprit que de concevoir l’amour à deux… Ainsi, si le principe de duo perdure malgré tout, c’est qu’il rappelle un fait de la nature, celui de l’accouplement.
En réalité les partisans du « mariage gay » se fichent de savoir si l’imitation du mariage ressemblera à leur fantasme et participera au bonheur social. Le plus important est qu’il est pour eux insupportable de subir ou de voir l’inégalité que la nature a imposée, justement, pour le bonheur -le vrai- des hommes.
Malheureusement et parallèlement, ce projet de « mariage homosexuel » n’est qu’une conséquence de l’égalitarisme et du libéralisme ambiants qui encouragent la jalousie et l’envie (on nous fait croire à l’égalité et à son idéal, ce qui crée des frustrations face à la réalité). Les pseudos-conservateurs qui se scandalisent de cette loi, y ont participé en aidant ces « ismes » à se développer. Ne nous étonnons pas que cela aille aussi loin, ce n’est que logique… En effet, l’humanisme et l’égalitarisme social des droits de l’homme a entrainé le féminisme et la redéfinition du mariage. Celui-ci est devenu dissoluble et la procréation est passé après l’amour et le bien-être des époux ; on se marie parce que l’on « s’aime » et non plus pour construire un foyer uni. Rien de délirant de voir des homosexuels se reconnaître dans cette nouvelle vision, quand nous voyons que les hétérosexuels eux-même pensent à leur petite personne avant leur famille et s’installent dans un égoïsme certain. L’égoïsme : pâle image du mariage que donnent les hétéros, ce qui le rend accessible à tous! A force de tout tolérer, tout accepter au nom de la liberté, personne ne comprend et ne respecte plus rien. Pourquoi donc le mariage volontairement désacralisé serait épargné?
Ainsi, nous pouvons légitimement nous demander quelle est notre part de responsabilité dans cette affaire, depuis quelques décennies. La participation ou l’encouragement de près ou de loin aux crises conjugales, aux divorces, aux rebellions familiales, aux infanticides et à la contraception, au règne du sentimentalisme sur la raison et au relativisme moral : tout cela a permis aux jaloux de la beauté du mariage de pouvoir y prétendre car sa définition a été bouleversée et sa face sacrée trainée dans la boue… Il ne suffit pas de dire aux homosexuels que leur « mariage » est impossible, il faut vivre le mariage pour que, de fait, cela leur soit impossible.
Christine DOL »