C’était un 15 septembre…

1635 : le flibustier Pierre Belain d’Esnambuc prend possession de la Martinique pour la France.

Pierre Belain d’Esnambuc débarquant à la Martinique.

Il débarque dans la rade de Saint-Pierre avec 150 colons français qui ont été chassés par les Anglais de l’île Saint-Christophe. Il installe ainsi la première colonie dans l’île, pour le compte de la couronne de France et de la Compagnie des îles d’Amérique. Il a reçu du cardinal de Richelieu le pouvoir de coloniser toutes les îles qu’il trouverait et qui ne seraient pas occupées par des chrétiens.

Description de cette image, également commentée ci-après1700 : mort, à l’âge de 87 ans, d’André Le Nôtre, jardinier du roi Louis XIV de 1645 à 1700.  Il eut notamment pour tâche de concevoir l’aménagement du parc et des jardins du château de Versailles, mais aussi celui de Vaux-le-Vicomte et Chantilly.

Fils et petit-fils d’un jardinier des Tuileries, André Le Nôtre suit des cours d’art dans l’atelier du peintre Simon Vouet avant de prendre la succession de la charge paternelle. Dans la lettre d’accréditation du 26 janvier 1637 signée de Louis XIII, le roi lui donne du «cher et bien-aimé», preuve que le jeune homme connaît déjà les manières de la Cour.

Il était un très fameux courtisan et réussit à s’acquérir une grande faveur auprès de Louis XIV. Sous une bonhomie probablement travaillée (en présence même du roi) qui lui valut le surnom de son vivant le « bonhomme Le Nôtre », il sut se placer à l’écart des intrigues de la Cour et s’attirer les bonnes grâces d’un roi passionné de jardins.
Comme beaucoup d’hommes de talent du Grand Siècle, c’est au service du surintendant Fouquet que Le Nôtre va révéler son art.

Sa grande œuvre est le jardin de Vaux-le-Vicomte, entre Melun et Fontainebleau.
À la fin des années 1650, il crée ainsi en pleine forêt un surprenant agencement de parterres et de fontaines, tirant parti des courbures du relief et des filets d’eau pour animer le site.
Il fut l’auteur des plans de nombreux jardins à la française.

Sans conteste, le parc de Vaux-le-Vicomte abrite le plus beau des jardins à la française dessiné par Lenôtre.
1992 : décès de Pierre Sergent, âgé de 66 ans.
Il commence sa carrière militaire dans le maquis à l’âge de 17 ans, puis suit une carrière d’officier dans la Légion Etrangère après un passage à Saint-Cyr-Coëtquidan. Lieutenant, il combat durant la guerre d’Indochine (1951-1953), où il est grièvement blessé, puis comme capitaine pendant la guerre d’Algérie (1958-1961).
Après l’échec du putsch d’Alger en avril 1961, il passe à l’OAS dont il devint le chef pour la métropole (OAS-métro).
Pendant sept ans, il échappe aux recherches policières tandis qu’il est condamné à mort par contumace deux fois. Il est finalement amnistié après les évènements de Mai 1968, quand De Gaulle terrorisé était allé implorer le soutien de l’armée auprès de Massu, qui avait demandé en préalable l’amnistie des résistants Algérie française.
Proche des milieux solidaristes, en particulier du Mouvement jeune révolution et de Jean-Pierre Stirbois, il fut élu en 1986 député des Pyrénées-Orientales sous l’étiquette du Front national, après un passage au Centre national des indépendants et paysans.
Pour parler de Pierre, voici le message d’adieu de son ami Hélie de Saint Marc :
« Nous sommes ici pour vous dire « Adieu ».
Quand votre épouse m’a demandé de dire ces quelques mots – les plus simples possible, m’a telle recommandé – en acceptant, je lui ai précisé que je m’exprimerai avec respect, avec retenue, mais avec émotion: Avec respect, pour tout ce que vous avez été, pour tout ce que vous avez fait ;
Avec retenue, cela va sans dire puisque je m’exprime devant vous, devant votre famille;
Mais avec émotion, car vous avez été un de nos amis parmi les plus exceptionnels, parmi les plus valeureux. Oui, Sergent, vous avez été des nôtres; mais en même temps, vous avez été bien davantage encore. Vous avez été des nôtres, car vous appartenez à cette étonnante génération de soldats qui n’a cessé de faire la guerre, sur trois continents, pendant plus de vingt ans, placée aux avant – postes des tumultes du monde. Est-il besoin d’évoquer ici votre destin passionné, dramatique, qu’aucun romancier n’aurait sans doute imaginé ?
Ce destin est dans toutes les mémoires: la résistance, le maquis, St Cyr, les parachutistes de la Légion Etrangère, les combats, l’Indochine, l’Algérie, les blessures, cette aventure brûlante et parfois désespérée, le refus de l’abandon, du reniement et de la honte, la révolte militaire, les luttes clandestines, au sein de l’Organisation de l’Armée Secrète, les condamnations à mort, la guerre, la guerre tout court, la guerre de l’ombre, cette passion de vous battre, cet inlassable courage et toujours votre peau au bout de vos idées. Et quand la paix revient, vous auriez pu, comme on dit « poser les mains » dans l’amertume des espérances englouties. Mais non, vous choisissez encore la lutte… inquiet de la santé et de l’avenir de notre pays, vous vous engagez politiquement.
D’abord au Centre National des Indépendants, ensuite au Front National. Militant, puis député, vous devenez, et oui Pierre, un homme politique.Un homme politique de poids et d’envergure, à la parole libre, estimé, respecté, écouté bien sûr de vos amis, mais écouté aussi au – delà des clivages et des frontières des partis. Inlassablement, vous partez témoigner, en particulier à l’Assemblée Nationale et avec quel courage, quelle vigueur, quelle rigueur, vous portez témoignage de ce que furent les combats, tous les combats de nos camarades.
Vous témoignez de leur honneur. Pierre, si vous avez été un des nôtres par votre destin de soldat, vous avez été aussi bien davantage. Votre volonté, votre talent, votre labeur vous ont permis de porter à la connaissance de l’opinion, avec d’autres, les hauts faits de la Légion et des parachutistes et surtout la fabuleuse épopée des parachutistes de la Légion Étrangère.
Bien longtemps encore après votre départ, vos livres, vont continuer d’apporter aux hommes avides d’idéal et de dépassement des raisons de vivre et de croire, des raisons d’agir, et s’il le fallait, des raisons de se battre et de mourir pour leur pays. Malgré la fuite des temps et la succession des hommes, le souvenir des batailles de la RC4, et de Dien Bien Phu, le souvenir des victoires de NghiaLo, de Guelma, de Kolwesi, le souvenir de tant d’autres combats, ce souvenir, grâce à vous, va perdurer. Il inspirera encore demain des hommes exigeants, assoiffés d’absolu, passionnés de ces grandes aventures qui les mèneront au plus haut d’eux – mêmes.
Le souvenir, ces souvenirs, par la force de votre talent font partie désormais de cette mémoire qui éclairera et nourrira l’avenir, de cette mémoire qui doit être la préface de l’espérance. Comment ne pas vous en être reconnaissant – infiniment infiniment … Pierre, voici le moment cruel de « l’Adieu ». Vous n’êtes pas seul. Une grande foule, présente par le corps ou l’esprit vous entoure. Votre épouse, compagne intrépide des jours de bonheur et de malheur, des heures d’espérance et de désespérance, vos enfants, votre famille.
Les camarades vivants de toutes vos luttes, les présents, les absents, qui sont ici par leurs pensées et leurs souvenirs. Ceux qui ne sont plus mais dont nous devinons la présence impalpable et mystérieuse parmi nous, vos frères d’armes, tous vos frères d’armes, ceux tués au combat, ceux fauchés par les balles des pelotons d’exécution. La cohorte de vos légionnaires tombés dans l’embrasement et le fracas des batailles, la peur au ventre, le courage au cœur. Ils sont là les compagnons de vos combats, vivants ou disparus, inconnus ou célèbres, tous semblables, tous égaux ici devant le mystère de la mort. Ils sont tous là en un ultime « garde à vous, bataillon immobile, silencieux, fidèle, fraternel, rassemblé pour un dernier salut.
Pierre Sergent, dans votre existence, bien souvent vous avez affronté la mort sans trembler, sans pâlir, aujourd’hui, vous pouvez regarder le ciel, sans rougir et sans crainte. Pierre Sergent Merci. Adieu … »
Pierre Sergent a écrit plusieurs livres (ceux concernant la Légion étrangère font autorité). Une carrière d’écrivain commencée pendant la clandestinité.

9 commentaires concernant l'article “C’était un 15 septembre…”

  1. Un grand talent, un génie de l’aménagement, de l’ordonnancement, qui méritait ce rappel historique. Les jardins de Vaux-le-Vicomte auront fortement impressionné Louis XIV, mais porté la poisse à ce malheureux Nicolas Fouquet…

    Tiens à Propos de Nicolas du Fouquet’s Club (Bolloré, Pinault) s’il pouvait finir en forteresse aussi 😉 ?

  2. Magnifique cette glorification du règne de louis 14. L’homme qui aura fait de la noblesse d’épée une noblesse de courtisans… une noblesse sans couilles celle de Versailles.

    Un roi qui par sa démesure et sa démagogie nous fait perdre un empire colonial immense, mit des bourgeois aux dents longues à des postes clef et plombé financièrement son petit fils Louis 16…

    Mais pourquoi diable les Français aiment les tocards comme Napoléon et Louis 14?

    Le bilan est mauvais, c’est au bilan final que l’on doit juger un dirigeant pas à ses frasques mondaines, ses guerres stupides, ses courtisanes et ses réalisations couteuses.

  3. Oui les dépenses inconsidérées pour des espaces verts me laisse froid… J’aurais aimé fortement que les dépenses se fassent ailleurs (en Amérique) …Nous avions à mon sens d’autres priorité que des chateaux de loisir et de l’herbe…

    Un grand jardinier certe mais pour moi un point de détail honéreux de notre histoire!

  4. Franchement je ne comprends pas qu’on se passionne pour un marchant de gazon… ah louis 14 et ses fastes.
    J’aimerais qu’un jour on m’explique l’intéret de glorifié de manière indirecte et permanente un roi dont l’ardoise fut sévère…
    Certes c’est jolie Versailles mais bon le blig blig la France s’en serait bien passé.
    Non franchement si on connait bien cette période tout cela ne passe pas, tout cela est beau et tout cela coute cher on s’en serait vraiment bien passé!

  5. A la difference des prevaricateurs d’aujourd’hui qui mettent l’argent volé dans des coffres, leurs ancêtres le depensaient dans des oeuvres d’art dont nous profitons encore…

  6. Plutôt que de glorifié le règne de louis 14…on ferait mieux de faire son bilan:

    La perte d’un immense empire permettant l’hégémonie anglaise.
    Il laisse un pays endetté et ruiné qui impactera ses successeurs jusqu’à la funeste révolution.
    Des guerres continues qui ont saigné le peuple de France.

    C’est le problème des monarchistes de salon ils aiment le coté fastueux des châteaux, les statues et des jardins. Malheureusement ils sont très nombreux dans nos rangs d’où cet article comme tant d’autre qui donne une image complaisante d’un roi qui fut au final une catastrophe comme Napoléon.

  7. Commentaires sévères et en partie injustifiés sur Louis XIV. Leurs auteurs devraient au moins étudier l’environnement de l’époque, avec le déchaînement des conflits visant souvent obliquement la France catholique qui a résisté à l’hérésie protestante. Ne pas oublier que les « prêteurs d’argent » des Provinces Unies ont été attirés à Londres par Cromwell et sont parvenus à prendre le contrôle de la City. Leur haine rabique du catholicisme explique toute la politique qu’ils ont soutenu à travers les siècles.

  8. C’est agaçant cette propension qu’ont nos contemporains à juger des actes et politiques du passé avec les yeux d’aujourd’hui. Que savent-ils des liens de causalités ? Pour ce qui est de Louis XIV que savent-ils des coalitions montées par la perfide Albion avec l’appui de la banque « hollandaise » puis de la City qui lui succèdera ?
    Et puis, comme le dit avec raison Papon, nous profitons encore de ses munificences.

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