Un prédicateur saoudien, pour avoir violé et assassiné sa fille, a récemment été condamné à une courte peine de prison et à verser une compensation financière. Lama, sa petite fille, a été hospitalisée en 2011, le jour de Noël, avec le crâne fracassé, des côtes cassées, des traces de brûlures et un ongle arraché : elle succombera à ses blessures le 22 octobre.
Le père, qui participait régulièrement à des émissions de télévision sur les préceptes islamiques, a été condamné le 26 janvier à verser une compensation financière à la mère, appelée “prix du sang” dans la jurisprudence saoudienne basée sur la charia.
En Arabie saoudite, où le viol et le meurtre sont pourtant passibles de la peine capitale, un homme ne peut pas être condamné à mort pour avoir tué son enfant ou son épouse : il écope dans ce cas d’une peine comprise entre 5 et 12 ans de prison.
Cela amène spontanément deux réflexions. D’une part sur la valeur d’une religion dans laquelle les prescriptions -ici reposant sur la charia- sont aussi incompatibles avec la dignité la personne humaine et le droit naturel, auquel souscrit pourtant très naturellement le simple bon sens. Et d’autre part sur la menace qu’une telle religion peut faire peser sur la société civile, dans la mesure où cette religion a valeur de code civil et de juridiction -car elle ne distingue pas la sphère privée de la sphère publique- et qu’elle éclaire ainsi les sentences prononcées par les juges.