Presque aveugle, Edouard Drumont mourut peu avant 20h dans sa résidence de Moret-sur-Loing, près de Fontainebleau, à l’âge de 72 ans, en 1917.
Outre de nombreux ouvrages consacrés à Paris (dont il était amoureux), ce brillant pamphlétaire fut l’auteur d’une description de la société française au XIXe siècle : le « best-seller » intitulé La France juive, « livre magique » pour Georges Bernanos qui lui consacrera lui-même un ouvrage fameux : La Grande Peur des bien-pensants.
La fin d’un monde est aussi un maître-ouvrage d’Edouard Drumont, qui a, à notre avis, moins vieilli.
Drumont fonda en 1892 et dirigea le journal quotidien La libre parole et fut un leader du camp nationaliste et antidreyfusard (il fut député de 1898 à 1902).
Après avoir connu succès et notoriété (il manqua de très peu l’élection à l’Académie française en 1909 – à 10 voix contre 12), Drumont finit ses jours démuni et un peu isolé, alors que la France est toute tournée vers la ligne de front avec l’Allemagne.
« Je n’ai été que l’instrument de Dieu qui m’a forcé à écrire, et je n’ai eu qu’un mérite: celui d’avoir été un instrument obéissant. » (La Libre Parole, 31 janvier 1910)
Son vieil ennemi Arthur Meyer (patron de presse juif), converti au catholicisme, assistera à ses obsèques.
Charles Maurras, dans son Dictionnaire politique et critique, dit que « la formule nationaliste est ainsi née presque tout entière de lui ; et Daudet, Barrès, nous tous, avons commencé notre ouvrage dans sa lumière. »
Plus loin, Maurras ajoute : « Chroniqueur merveilleux, historien voyant et prophète, cet esprit original et libre s’échappait aussi à lui-même. Il ne vit point tout son succès. »
Léon Daudet (dont le père Alphonse était un ami de Drumont) rendra un puissant hommage à l’écrivain dans son livret Edouard Drumont ou le sens de la race.
La tombe d’Edoaurd Drumont a été profanée par les pouvoirs publics, attaquée au burin, pour en modifier l’épitaphe, en 2006.
On peut retrouver des écrits d’Edouard Drumont et autour de lui ici.