« Initiée il y a seulement une soixantaine d’années, la production de masse des matières plastiques s’est accélérée à une telle vitesse qu’elle a généré 8,3 milliards de tonnes, dont la plupart sont des produits jetables qui finissent par devenir des déchets. […]
« Nous savions tous que la production de plastique augmentait rapidement et de façon dangereuse depuis les années 1950. Mais le fait de calculer la quantité totale des matières plastiques jamais produites nous a laissés sans voix », admet Jenna Jambeck, ingénieure en environnement à l’université de Géorgie spécialisée dans l’étude des déchets plastiques présents dans les océans.
« Une augmentation de ce type « briserait » n’importe quel système n’y étant pas préparé. C’est la raison pour laquelle nous avons assisté à des fuites des systèmes de traitement des déchets vers les océans », ajoute-t-elle.
Les matières plastiques prenant plus de quatre siècles à se dégrader, la majorité d’entre elles existent toujours, même sous une forme différente. Seuls 12 % ont été incinérés.
[…] Les prévisions selon lesquelles les océans contiendront plus de déchets plastiques que de poissons d’ici à 2050, statistiques les plus mentionnées, poussent à une plus grande mobilisation.
[…] Cette nouvelle étude, publiée en juillet dans la revue scientifique Science Advances, est la première analyse à l’échelle mondiale à quantifier la totalité des matières plastiques produites, et à étudier le sort qui leur a été destiné. Sur les 8,3 milliards de tonnes métriques produites, 6,3 milliards se sont transformées en déchets plastiques. Seuls 9 % de ces déchets ont été recyclés. L’immense majorité, soit 79 %, est en train de s’amonceler sur les sites d’enfouissement des déchets ou se répand dans la nature sous forme de détritus. À un certain moment, la plupart d’entre eux finiront inéluctablement dans nos océans, sorte de dernier récipient. »