Extrait de l’entretien entre Paul-Éric Blanrue et le journal AlgerieNetWork

R.G. : Il y a la dernière question historique que je comptais évoquer avec toi. Celle justement de certains événements qui se sont déroulés il y a plus d’un demi siècle. Ces évènements ont été depuis sacralisés, cristallisés, consignés à l’encre rouge dans les manuels d’Histoire. A un tel point que ces derniers se sont spécialisés à ce sujet. Des gens remettent ouvertement en cause ces « faits ». Ils sont alors plus poursuivis que des criminels quand ils ne sont pas enfermés injustement. Quelque chose ne tourne assurément pas rond dans cette affaire. Y a t il selon toi un travail de recherche sérieux de la part des historiens sur ces faits? Ou bien la « Mémoire » y a définitivement remplacée la réalité des faits? Les arguments des personnes remettant en cause ces évènements ne semblent pas si incohérents après tout. De même que la première personne à remettre en cause ces évènements était pourtant aux premières loges de ceux çi(si je puis me permettre l’expression).


P.E.B. : Si tu parles de « la destruction des juifs d’Europe », selon l’expression du regretté Raul Hilberg, expert en la matière, il est évident que, si Dieu est mort comme disait Nietzsche, nous vivons à l’époque de la religion de la Shoah, puisque toute critique de l’histoire officielle sur ce point est considérée comme une hérésie et se voit très sévèrement punie, alors qu’il ne s’agit que d’histoire, je le rappelle ! Personne n’interdit de dire que le suaire de Turin est vrai ou faux… Nul n’a songé à faire une loi sur le cas Louis XVII : on peut encore aujourd’hui, écrire des livres affirmant le contraire de ce que la science et l’histoire ont démontré, et heureusement. Mais dans le cas précis que tu soulèves, c’est interdit, il existe la loi Gayssot, votée en 1990. On nous dit : c’est une loi destinée à lutter contre l’antisémitisme. Mais une telle loi existait déjà avant la loi Gayssot, et elle avait déjà permis de condamner des révisionnistes ! Donc, pourquoi une nouvelle loi, mais cette fois de nature historique? Ce n’est pas aux députés ni aux juges de faire l’histoire, pourtant, chacun le sait ! Ayant quelque peu étudié le problème, je puis te dire ceci : la loi Gayssot a été conçue pour brider les magistrats. Pourquoi ? Parce que Pierre Vidal-Naquet, Georges Wellers, le Grand Rabbin Sirat et d’autres ne voulaient pas voir se renouveler l’hommage rendu par la première chambre de la cour d’appel de Paris, section A (président Grégoire), à Robert Faurisson pour la qualité de ses recherches sur le « problème des chambres à gaz ». Le 26 avril 1983, ladite cour avait prononcé 1° qu’il n’y avait dans les recherches de ce professeur aucune trace de légèreté, de négligence, d’ignorance délibérée, de mensonge ; 2° qu’en conséquence tout le monde (les experts, les historiens, le public) devait se voir reconnaître le droit d’exprimer librement son opinion sur « le problème des chambres à gaz ». Vidal-Naquet et Wellers ont, à l’époque, rendu publique leur déception devant cette décision judiciaire. Le premier a notamment écrit :  » La répression judiciaire est une arme dangereuse et qui peut se retourner contre ceux qui la manient. Le procès intenté en 1978 à Faurisson par diverses associations antiracistes a abouti à un arrêt de la cour d’appel de Paris en date du 26 Avril 1983, qui a reconnu le sérieux du travail de Faurisson, ce qui est un comble, et ne l’a, en somme, condamné que pour avoir agi avec malveillance en résumant ses thèses en slogans » (Les Assassins de la Mémoire, La Découverte, 1987, p. 182). De son côté, le second a notamment écrit : « En appel, la cour a reconnu qu’il [Faurisson] s’était bien documenté. Ce qui est faux. C’est étonnant que la cour ait marché » (Le Droit de vivre, juin-juillet 1987, p. 13). Je ne te fais pas un dessin !

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