François Lebel, maire UMP du 8ème arrondissement de Paris, s’oppose fermement au projet de législation du « mariage » homosexuel. Dans une tribune, déclarant qu’il ne procèdera « personnellement à aucun mariage de cette nature« , il exprime ses craintes à propos « des pires dérives » polygame, pédophile et incestueuse, auxquelles la société sera désormais exposée « si le tabou immémorial du mariage hétérosexuel vient à sauter« .
Paroles fermes, à rebours de l’idéologie destructrice des valeurs et des structures traditionnelles, laquelle domine aujourd’hui l’opinion et les médias, elles valent déjà à son auteur les invectives éculées d’une certaine presse bien pensante : « Un élu UMP dérape sur le mariage homosexuel » titre ainsi Libération. Oui, mais pour constater un dérapage, il faut d’abord admettre l’existence d’un sentier balisé, duquel on se détournerait en dérapant.
Toute la question est donc de savoir où se situent les balises, et qui a autorité et légitimité pour les placer. Évidemment, si chacun évalue les propos idéologiques de son interlocuteur à l’aune de ses propres critères subjectifs, la discussion sera difficile à engager. Si Libération juge la position de ses adversaires politiques à partir de ses propres prémisses, elle ne verra jamais dans leurs conclusions, évidemment, que des dérapages et du hors piste…
Si la vulgate ou la doxa officielle postule que le mariage se réduit à n’être que la reconnaissance publique d’un amour partagé, alors en effet, refuser de marier ensemble deux homosexuels apparaît injuste. Mais en admettant ce même postulat, qu’est-ce qui empêcherait effectivement, demain, en France, la législation du mariage polygame ? S’ils s’aiment ? C’est donc la légitimité d’un tel principe qu’il faut interroger. Le mariage, c’est en effet autre chose que la simple reconnaissance d’une union : il engage la société en fondant la famille, cellule de base…
Jean de Rouen