Naja Vallaud-Belkacem s’en est prise ce matin à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), dénonçant vigoureusement leur dérapage. L’organisation musulmane mettait effectivement en garde contre le « mariage » homosexuel, lequel pouvait ouvrir la voie, selon elle, à un « risque de zoophilie ».
«Les propos de l’UOIF sont évidemment un dérapage, une violence langagière terrible pour les principaux intéressés mais pas seulement, pour la société tout entière», a déclaré le porte parole du gouvernement sur BFMTV/RMC. S’empressant tout de même de souligner avoir déjà «entendu des musulmans appeler à bien respecter la distinction entre ce qui est religieux et ce qui relève du civil, bien respecter la laïcité dans ce pays».
Le malheur, Madame le Ministre, c’est qu’en l’occurrence, l’argumentaire de l’UOIF n’est pas religieux, il n’invoque aucun dogme : il repose sur une donnée anthropologique et sur un raisonnement logique. Car si le mariage ne se construit plus autour de la différence et de la complémentarité sexuelle pour organiser la filiation, si le seul ressort du mariage est l’amour, argument auquel les partisans du « mariage » homosexuel ont niaisement recours, alors il n’y a plus de limite : et l’on peut aussi bien, à cette école, envisager la légalisation de l’inceste. Puisqu’on vous dit qu’ils s’aiment…
Que madame Belkacem rebondissent donc sur cet argument afin d’y répondre, permettant ainsi la poursuite de la discution. Au lieu de disqualifier a priori son contradicteur en invoquant un « dérapage« . C’est trop facile. A ce jeu là, chacun voit évidemment midi à sa porte : et pose alors ses propres balises, délimitant ainsi le chemin duquel on ne peut sortir qu’en dérapant…. Cessez donc une fois pour toutes vos éléments de langage , madame : ils ne font que voiler l’indigence de votre argumentation.
Jean de Rouen