Les premiers couples homosexuels Français « mariés » viennent d’obtenir un agrément, sésame pour l’adoption en France ou à l’étranger. Il reste ensuite de nombreuses étapes avant l’adoption effective, et quelques obstacles pour ces couples là : de nombreux pays étrangers refusent l’adoption par des homosexuels et il faut encore passer le cap du « conseil de famille », une assemblée de huit personnes nommées par la préfet pour valider le choix d’une famille pour l’enfant à adopter.
Il aura fallu un peu de temps et l’association des parents et futurs parents gays et lesbiens (AGPL) soupçonne évidemment une inégalité de traitement entre les couples homosexuels et les couples hommes/femmes, ils se disent inquiets que certains psychologues aient émis « des réserves dans leur avis » sans considérer une seconde qu’il puisse s’agir d’une décision prise sagement en fonction des besoins connus d’un enfant…
L’AGPL craint également que les « conseils de familles » jugés conservateurs, soient un obstacle de plus.
Les inquiétudes sont différentes pour Benoît de Saint-Sernin, porte-parole du collectif des Adoptés, membre de la Manif Pour Tous, qui craint pour sa part que ces conseils de familles soient modifier insidieusement pour « arriver à des quotas d’enfants réservés aux couples homosexuels au nom du droit à l’enfant », une inquiétude légitime puisque la question avait été soulevée par le cabinet de madame Bertinotti en 2012, alors qu’elle était ministre de la Famille.
PMA, GPA, l’hypocrisie du gouvernement
François Hollande avait assuré qu’il n’y aurait pas de mères porteuses tant qu’il serait président de la République.
La Cour européenne des Droits de l’Homme a pourtant condamné la France pour ne pas reconnaître les enfants nés d’une GPA à l’étranger.
Il reste quelques jours au gouvernement pour faire appel de cette condamnation, le 26 septembre il sera trop tard. François Hollande n’a évidemment pas l’intention de le faire, abandonnant la sa énième promesse alors qu’une pétition lui réclamant de le faire recueille déjà presque 40.000 signatures.
La mobilisation ne faiblit pas et la loi Taubira et ses nombreuses conséquences sont devenues un sujet politique. Les Français qui y sont opposés savent ce qu’il en est de la gauche, mais qui croire à droite ?
Qu’en disent les droites ?
Le Front National, dont certains élus étaient présents dans les rues n’avait pas publiquement appelé à manifester mais promet depuis le début l’abrogation de cette loi. L’UMP n’est pas aussi claire, certaines voix promettent une abrogation, c’est le cas d’Hervé Mariton et de Laurent Wauquiez, mais les têtes du parti restent bien silencieuses.
Les électeurs savent en revanche ce qu’en pense Nicolas Sarkozy depuis son grand retour télévisé dimanche dernier.
Ce dernier a critiqué le gouvernement sur la forme, dénonçant l’humiliation des manifestants, mais rien sur le fond : aucune promesse d’abrogation. L’ancien président de la République aurait confié quelques jours plus tôt que ce n’était pas une priorité ni un sujet pour lui, c’est de plus en plus clair.
Comment faire confiance à Nicolas Sarkozy qui reproche au gouvernement actuel de n’avoir pas fait un référendum ?
Car c’est quand même bien Nicolas Sarkozy qui avait fait voté le traité de Lisbonne sans prendre l’avis des Français en 2008, alors que ces derniers l’avaient rejeté sous un autre nom trois ans plus tôt ?