Le débat est houleux et les Néerlandais, très attachés à la fête de la Saint-Nicolas, ont protesté à l’annonce de l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur le « Zwarte Piet », connu en Français sous le nom de « Père Fouettard », personnage au visage traditionnellement peint en noir, affublé d’un costume médiéval et coiffé d’une perruque afro…
L’évêque turque Saint Nicolas, fêté dans ce pays comme en Belgique, en Allemagne et dans l’est de la France est représenté avec une longue barbe blanche, sa mitre et son manteau rouge tandis que le « Zwarte Piet » noir est considéré comme un blagueur inoffensif qui apporte de la gaieté à la fête. Mais ses détracteurs antiracistes le voient comme un symbole raciste et dénonce un retour à l’époque des colonies néerlandaises.
Le débat, qui anime chaque année les Pays-Bas depuis les années 60 prend une nouvelle tournure depuis l’annonce de l’ouverture d’une enquête de l’ONU… La présidente du comité du Haut-Commissariat de l’ONU au droits de l’Homme en charge de l’enquête a suggéré mardi dernier d’abandonner la fête de Saint-Nicolas pour ne garder que la fête de Noël. « Qu’il y a t-il de mauvais à avoir un seul Père Noël, pourquoi devez-vous en avoir deux ? » , a-t-elle déclaré à la télévision néerlandaise, ajoutant de l’huile sur le feu de la colère néerlandaise et oubliant au passage que Noël n’est pas d’abord la fête commerciale du Père Noël…
Selon une enquête menée par le quotidien populaire De Telegraaf, quelques 66% des 10.000 personnes sondées estiment que la fête de Saint-Nicolas ne pourrait pas avoir lieu sans son acolyte. Près de 96% des sondés estiment que le débat sur l’éventuelle suppression du « Zwarte Piet » doit cesser…
Un peuple attaché à ses traditions désormais menacées par l’antiracisme primaire…
Pour John Helsloot, chercheur à l’institut Meertens pour la langue et la culture néerlandaise, « les critiques contre Zwarte Piet sont perçues comme une attaque contre la culture et la tradition néerlandaise ».
Il affirme que les voix qui s’élevaient précedemment contre ce personnage n’étaient pas entendues, mais qu’à l’ère de la mondialisation il était « inévitable que des étrangers se mêlent au débat », regrettant que ces bureaucrates ne comprennent pas l’amour que portent les Néerlandais à l’acolyte de Saint-Nicolas…