Russie : le rouble s’effondre, la Banque centrale s’agite

La monnaie russe connaît une chute vertigineuse : on compte désormais plus de 75 roubles pour un euro et plus de 60 pour un dollar. Malgré les interventions répétées de la Banque centrale russe, le rouble a perdu 40% de sa valeur face à l’euro et 45% face au dollar depuis le début de l’année, et les prix commencent à flamber : on frise une inflation de 10% sur 2014, selon la Banque centrale. Celle-ci a dépensé quelque 5,9 milliards de dollars depuis le début de décembre pour soutenir la monnaie nationale, sans succès.

Plusieurs facteurs pèsent sur la chute des cours du rouble : des facteurs de fabrication humaine, si l’on peut dire, puisqu’ils tiennent autant des effets des sanctions occidentales contre la Russie à la suite de l’affaire ukrainienne que de la chute encore plus vertigineuse des cours du pétrole, alors que l’énergie représente la moitié du PIB de la Russie.

La Russie en ligne de mire, le rouble s’effondre

Quelle est la part d’hostilité délibérée ou de concurrence calculée contre la Russie de Poutine dans les événements actuels ? On ne peut prétendre savoir : seulement constater que si l’on est à la recherche de recettes qui fonctionnent pour faire pression efficacement contre un pays, il y en a de fort efficaces.

A deux jours de la grande conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine, c’est une situation de véritable crise qui s’est développée et le Premier ministre russe, approuvé – selon les sondages – dans ses choix politiques à l’égard de l’Ukraine et de la Crimée, se trouve affaibli sur le plan de la vie économique qui inquiète les Russes ordinaires.

Les pouvoirs « indépendants » de la Banque centrale

La Banque centrale vient d’augmenter fortement son taux de base, qui passe à 17% : la manœuvre est censée prévenir l’inflation et la dépréciation du rouble mais en même temps elle risque de peser lourdement sur l’entreprise. Encore une fois c’est une Banque centrale qui « dirige » l’économie. Institution indépendante de toute autorité nationale ou fédérale – à l’instar des Banques centrales « occidentales » – elle peut recourir à la contrainte publique. Elle a aussi le droit de « battre monnaie ».

Le relèvement des taux d’intérêt, combiné avec la situation générale et la faiblesse du rouble, a provoqué une chute importante de la Bourse de Moscou qui a chuté vers son plus niveau depuis cinq ans.

La Banque centrale annonce que la reprise de l’activité économique ne saurait intervenir avant 2017, avec une croissance de 0,6% en 2014. D’autres analystes annoncent l’entrée en récession pour le début de 2015. Un effet recherché ?

Source : Reinformation.tv