Tsipras cède à quasiment toutes les exigences mondialistes, mais la Troïka semble en vouloir encore plus.
I] La hausse de la TVA
Les propositions des créanciers. Maintenir trois taux de TVA, 6% pour les médicaments, les livres et les places de théâtre, 13% pour l’eau, la nourriture, l’énergie et 23% pour les autres biens et services. Concernant le tourisme, les créanciers ont exigé que le taux de TVA grimpe de 6% à 13% dans l’hôtellerie et de 13% à 23% dans la restauration. La ristourne de 30% de TVA dont bénéficient les îles grecques devra aussi être supprimée.
Ce que propose la Grèce. Alexis Tsipras maintient tous les taux de TVA proposés par les créanciers. Le gouvernement accepte aussi un taux unifié de TVA à 23% dans la restauration (qui est actuellement de 13%). Au niveau du tourisme, il accepte aussi la suppression de la TVA allégée dans les îles, alors que celle-ci était présentée comme un casus belli par Athènes. Cette suppression commencera dès octobre 2015 dans les îles les plus riches et touristiques, et sera appliquée graduellement jusqu’en 2016.
II] Les impôts sur les entreprises
Les propositions des créanciers. L’UE, la BCE et le FMI proposent une hausse de l’impôt sur les sociétés de 26% à 28% et l’introduction d’une taxe sur la publicité à la télévision.
Ce que propose la Grèce. Lors de la présentation d’une première série de mesures aux créanciers le 25 juin, Alexis Tsipras avait proposé d’imposer les sociétés à 29% en 2016 et de créer une taxe spéciale de 12% sur les bénéfices des entreprises supérieurs à 500 000 euros.
Finalement, Alexis Tsipras a suivi les recommandations de l’Eurogroupe, et la taxe sur les sociétés passera bien de 26% à 28%. La hausse de la TVA a été la cause principale de discorde entre Athènes et ses créanciers durant ces derniers jours.
III] La réforme des retraites
Les propositions des créanciers. Pour ramener à l’équilibre le système de retraites dont les dépenses représentent plus de 17% du PIB grec, les créanciers ont demandé la fin de tous les départs en préretraite et l’application immédiate du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans (initiée en 2010) ou 62 ans si le salarié a cotisé au moins 40 ans.
Ce que propose la Grèce. Le gouvernement grec accepte de réduire peu à peu les départs anticipés par un système de pénalités. L’âge de départ à la retraite est fixé à 67 ans ou 62 ans avec 40 ans de cotisations, sauf pour les métiers pénibles et les mères élevant un enfant handicapé. Cet âge de départ sera relevé graduellement d’ici 2022.
IV] Sur la défense
Les propositions des créanciers. Afin d’augmenter les ressources de l’Etat grec, les créanciers proposent une réduction des dépenses militaires de 400 millions d’euros.
Ce que propose la Grèce. Le pays accepte de tailler dans le budget de sa défense, doté actuellement de 4 milliards d’euros, avec des coupes de 300 millions d’euros en deux ans. Il s’agit d’économiser 100 millions d’euros en 2015 et 200 millions d’euros en 2016.
V] Sur les privatisations
Les propositions des créanciers. Parmi les principales mesures visant à augmenter les ressources de l’Etat, les créanciers proposent la vente de la part de l’Etat grec au capital social des télécommunications grecques OTE, dont le principal actionnaire est Deutsche Telekom.
Ce que propose la Grèce. Le gouvernement relance les privatisations après les avoir gelées lors de son arrivée au pouvoir en janvier 2015. Un appel d’offres va être lancé pour les aéroports régionaux et les ports du Pirée et de Thessalonique. Le gouvernement va aussi vendre sa part au capital social des télécommunications grecques OTE.