Lors de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale le 22 mars, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a bien sûr été invité à réagir aux attentats commis à Bruxelles.
Et le ministre de l’Intérieur d’accuser en partie Internet et la protection de la vie privée…
« Ceux qui nous frappent utilisent le Darknet et des messages chiffrés », a ainsi affirmé Bernard Cazeneuve, sans apporter d’éléments concrets à l’appui d’une telle déclaration.
Le « Darknet » un « réseau privé virtuel » dont les utilisateurs sont considérés comme des personnes de confiance (la plupart du temps, ces réseaux sont de petite taille, souvent avec moins de dix utilisateurs chacun ; un darknet peut être créé par n’importe qui et pour n’importe quel objectif).
Donc Cazeneuve nous explique que le flicage et la censure sur internet ont été inutiles contre le terrorisme, alors que c’en était le motif…
Maintenant c’est la faute au « darknet » (mais l’internet classique restera quand même en ligne de mire…).
« Or cette affirmation n’est pas étayée » souligne Numérama : « Elle serait même contraire au contenu d’un rapport de 55 pages produit par le ministère de l’Intérieur lui-même, quelques semaines après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, relayé cette semaine par le New York Times. Selon le quotidien américain, le rapport indique que les enquêteurs n’ont trouvé trace d’aucune utilisation de messageries chiffrées, les organisateurs des attentats ayant plutôt adopté une méthode plus traditionnelle à base de téléphones jetables.
Quant au Darknet, M. Cazeneuve affirme qu’il est utilisé pour se procurer des armes. C’est peut-être vrai, mais peu crédible. D’abord parce que se faire livrer une kalachnikov en colissimo n’est pas tout à fait discret.
Ensuite parce qu’il est hélas de notoriété publique (et depuis longtemps) qu’il suffit d’avoir quelques contacts dans les milieux délinquants pour se procurer facilement des armes de guerre qui ont circulé dans toute l’Europe, en particulier après les guerres de Yougoslavie. La Belgique est aussi une place de marché bien connue pour des armes de guerre vendues sous le manteau. […]
Jamais, jusqu’à présent, la piste d’un achat d’armes par internet ou même d’une mise en relation par internet ou par messages chiffrés n’a été évoquée de façon concrète et documentée. »