Parka rouge ostensiblement portée, cheveux grisonnés et arabe prétendument parlé… Laurent Wauquiez brode avec sa propre histoire, invente parfois, comme lorsqu’il raconte à l’envi ses échanges inspirants avec Sœur Emmanuelle, au Caire, alors que les proches de la religieuse le démentent.
Ce storytelling semble sans fin. L’ancien élève de Normale Sup’ et de l’ENA aime par-dessus tout prétendre qu’il est un gars de la campagne, un vrai. Pas comme ces élus parisiens qui vivent sous les plafonds dorés de la République. Pas non plus comme Emmanuel Macron qui nourrit, selon lui, « une haine » de la province.
Mais Laurent Wauquiez n’a pas attendu Emmanuel Macron pour peaufiner depuis des années cette image rurale. Avec méthode. Cité par L’Express ce mercredi 8 novembre, l’un de ses partisans raconte :
Il [Laurent Wauquiez] faisait exprès d’arriver à Paris sans avoir ciré ses chaussures, histoire de montrer qu’il avait les pieds dans la glaise, lui, le gars de la Haute-Loire.
D’où cette interrogation : est-on obligatoirement un peu sale quand on vient de la campagne ? Reste que Laurent Wauquiez aime vraiment mettre en avant cette identité altiligérienne.
Le 1er septembre dernier, dans Le Monde, on apprenait également qu’il s’est adjoint les services d’un coach vocal afin de retrouver son accent de Haute-Loire, lui qui est né à Lyon, dans le Rhône, et a fait ses études à Paris…
Laurent Wauquiez est un homme attentif aux moindres détails. Pas un cheveu ne doit dépasser et contrecarrer l’image que l’énarque dépeint de lui-même, quitte à parfois prendre quelques libertés avec la réalité.