Trouvé sur la Dépêche : Gérard Collomb, décidément très remonté, va plus loin et s’en prend, cette fois en off, directement au chef de l’État et à sa manière de s’exprimer qui peut parfois choquer les Français ou paraître bien élitiste. « Les provinciaux, et j’en suis, ont déjà une tendance naturelle à considérer que les Parisiens ont la grosse tête et les snobent, or des expressions comme la nouvelle grammaire de la politique ou la start-up nation, ils ne s’y reconnaissent pas… ».
Et lorsque La Dépêche du Midi lui demande s’il s’en est ouvert au chef de l’État, le ministre de l’Intérieur a un sourire en coin, hésite, puis lâche : « Nous ne sommes pas nombreux à pouvoir encore lui parler. Ceux qui parlent franchement à Macron sont ceux qui étaient là dès le début : Ferrand, Castaner, Griveaux et moi… D’ailleurs, il va finir par ne plus me supporter. Mais si tout le monde se prosterne devant lui, il finira par s’isoler, car par nature l’Élysée isole ».
Le déjeuner file, Gérard Collomb ne semble pas pressé d’en finir. Il mange sa viande à petite bouchée, lentement, très lentement… tout en évoquant l’incontournable affaire Benalla. « Ce type se prend pour un seigneur, marmonne-t-il, c’est ça le problème de fond ». Selon le ministre de l’Intérieur, c’est cette affaire qui a fait dangereusement chuter Emmanuel Macron dans les sondages. C’est elle surtout qui a creusé un véritable fossé entre le chef de l’Etat et son ministre de l’Intérieur.
Gérard Collomb s’en explique. «Ça n’est pas parce que je reçois aujourd’hui le futur empereur du Japon que j’ai une vocation de kamikaze, le sabre dans le ventre, très peu pour moi». En revanche, il reproche à Emmanuel Macron de ne «pas être monté au créneau plus tôt». Le divorce semble donc bien consommé entre ces deux-là.