En France, nous devons supporter la droite la plus bête du monde, mais nous avons également fort à faire avec une gauche crasse et fanatique. Rappelons que l’histoire d’Honoré d’Estienne D’orves illustre à elle seule la complexité de cette période. Officier de marine et catholique ayant des sympathies monarchistes, d’Estienne d’Orves rejoint de Gaulle à Londres pour monter un réseau de résistance en France. Un de ses ami, Bertrand de Saussine, sera fidèle au Maréchal Pétain (comme beaucoup d’officiers de marine après Mers el-Kebir) et préféra saborder son sous-marin au large du Gabon, pour éviter qu’il tombe aux mains des FFL. Après quelques mois de clandestinité en France, Honoré d’Estienne d’Orves est arrêté et son réseau intégralement démantelé. Le gouvernement de Vichy fera pression en vain sur Hitler pour obtenir la grâce du condamné. Le 29 août 1941, il sera fusillé au Mont Valérien. Son exécution aura un retentissement international, et de Gaulle profitera de sa mort pour essayer de brouiller les relations qu’entretenait le Maréchal Petain avec les Américains.
Trouvé sur Ouest France : Il coche toutes les cases, ou presque. Héros de la Résistance, martyr (il sera fusillé le 29 août 1941, au Mont Valérien, à l’âge de 40 ans, après avoir été dénoncé), Honoré d’Estienne d’Orves a le profil parfait pour donner son nom à un établissement public.
Louis Aragon lui a même dédié, ainsi qu’à trois autres héros de la Résistance, le célèbre La Rose et le Réséda. Et différents lieux portent son nom, dont un lieu de l’école polytechnique, où il a été élève.
Tout serait presque parfait, pour la gauche régionale, s’il n’y avait son positionnement politique. Dans le journal posthume qu’il a laissé, Honoré d’Estienne d’Orves laisse libre cours à sa ferveur, à la fois religieuse et patriotique.
« Personne ne remet en cause le passé d’Honoré d’Estienne d’Orves, prend bien soin de préciser Éric Thouzeau, conseiller régional. C’est un authentique résistant. Il a rejoint Londres, puis organisé le réseau de Résistance dans la région nantaise, mais c’était aussi un royaliste. »
Un positionnement trop marqué politiquement, et qui passe mal pour la gauche.
En juin dernier, le conseil d’administration du lycée s’est emparé du sujet. Pour tenter de désamorcer le débat et en faisant des propositions.
Hubert Reeves, Alan Turing et Michel Serres
« C’est vrai, reconnaît Dominique Faure, la proviseure, que ce nom nous a d’abord surpris, il ne nous paraissait pas forcément en phase avec l’identité de notre lycée, tourné vers le numérique, avec une pédagogie innovante et moderne. »
L’établissement a fait des contre-propositions. Trois noms ont été proposés à la Région : Hubert Reeves, Alan Turing et Michel Serres.
L’astrophysicien et le philosophe sont des figures médiatiques très connues et populaires en France, et le troisième homme, Alan Turing, moins connu, a joué un rôle absolument déterminant dans la résolution de la Seconde Guerre mondiale. Il aura
it notamment permis de déchiffrer le code des transmissions allemandes.
Trois hommes, trois histoires, trois profils singuliers, qui auraient été du plus bel effet au fronton du lycée. Mais que la Région ne retiendra pas.
L’établissement portera bien le nom d’Honoré d’Estienne d’Orves.
Antoine Chéreau, Premier vice-président à la Région, en charge de l’éducation, l’a redit en juillet à la proviseure. Et il le réaffirme aujourd’hui. Seule concession, peut-être le nom d’Alan Turing donné à un lieu dans l’établissement.
« Nous ne comprenons pas cette volonté d’imposer un nom, s’agace Éric Thouzeau. Est-ce parce que le grand résistant Honoré Estienne d’Orves était issu de la droite monarchiste ? », interroge-t-il.
« Il était surtout un résistant au comportement absolument exemplaire », répond Antoine Chéreau. Quant à la proviseure, soucieuse de ne pas se laisser enfermer dans une querelle trop politicienne, elle compte utiliser la figure d’Honoré d’Estienne d’Orves à des fins pédagogiques, pour amener ses élèves à mieux comprendre la Résistance et ses héros.
Vive Honoré Estienne d’Orves ! N’en déplaise aux gauchistes.
Permettez-moi d’évoquer un autre problème qui signe le glissement régulier de notre pays vers un laisser aller linguistique.
Je remarque qu’au fil du temps l’expression « en charge » (traduction du in charge américain) est systématiquement utilisé par les journalistes. Autrefois, on disait « chargé » de… par exemple chargé de l’animation, chargé de l’éducation (et non comme noté ci-dessus : en charge de l’éducation !). Même les journalistes de notre famille de pensée, adoptent sans s’en rendre compte, des « anglicismes » de ce type. Pourquoi ?
Il est nécessaire de dépasser le clivage gauche droite pour comprendre que derrière tout cet écran de fumée , des gens tirent les ficelles , mais plus grave exercent un » monopole dictatorial » sur l’éducation nationale.