Nous vous proposons une présentation des textes liturgiques propres à ce dimanche (rite catholique traditionnel, tel que le suivaient nos ancêtres).
La fête de la Sainte Famille a été instituée par Léon XIII et « paraissait d’autant plus opportune que, depuis un demi-siècle, pour saper et supprimer le catholicisme par les bases, tout le travail des sectes et des gouvernements libéraux s’était concentré dans la déchristianisation de la famille. » (Bhx card. Schuster)
Étendue à l’Église universelle par Benoît XV, la fête empêche perpétuellement la célébration du « 1er dimanche après l’Épiphanie » ou « Dimanche dans l’Octave de l’Épiphanie » […] Aujourd’hui, la messe du 1er dimanche après l’Épiphanie n’est plus dite qu’en semaine, les jours qui suivent la fête de la Sainte Famille.
En France, la messe de la Sainte Famille n’est célébrée le dimanche que dans les églises qui ont plusieurs messes : en effet, la solennité de l’Épiphanie, qui n’est pas fériée, prime.
« Jésus, Marie et Joseph, dans l’humble maison de Nazareth : la sainteté la plus grande dans les conditions de vie les plus simples, qui sont celles de notre vie à tous. L’Église a voulu nous rappeler chaque année ce grand exemple dont les familles chrétiennes ne peuvent que s’inspirer ; il a consacré à jamais la pratique des vertus familiales.
L’Évangile montre Jésus à douze ans, tout rempli du mystère des choses de son Père, mais n’en vivant pas moins soumis à Marie et Joseph. L’Épître décrit ce que doit être l’atmosphère d’une vie profondément chrétienne. »
Dom G. Lefebvre
Textes avec commentaires
du bienheureux cardinal Schuster (Liber Sacramentorum) :
« Tertullien observe que la première et la plus ancienne Église est au ciel, où, dans la divine Trinité, nous trouvons les deux notes essentielles de notre Église, c’est-à-dire l’unité dans la pluralité : l’unité d’essence et la trinité de personnes.
Descendu parmi nous pour le salut du genre humain, le Verbe de Dieu ne voulut pas adopter un genre de vie solitaire qui le mît en dehors de la société des hommes, mais, reproduisant ici-bas ce que la Trinité était de toute éternité dans les cieux, il se forma, au moyen du mariage virginal de Marie et de Joseph, une société ou église domestique au seul de laquelle il daigna naître et passer la plus grande partie de sa vie mortelle.
Les descendants d’Adam étaient solidaires du péché de leur premier père et cela avait été la cause de la ruine du monde ; il convenait donc que la Rédemption se fît elle aussi en vertu de la solidarité unissant les croyants au Rédempteur et que les fidèles en expérimentassent les fruits, grâce à une société nouvelle et surnaturelle, qui est l’Église.
Pour cette raison, quand saint Paul traite du pacte conjugal entre les fidèles, il l’appelle un grand mystère ou sacrement, qu’il explique immédiatement en disant qu’il se rapporte à cette première union entre le Christ et l’Église, prototype et modèle de l’union de l’homme et de la femme dans la grâce du Nouveau Testament. Sacramentum hoc magnum est ; ego autem dico in Christo et in Ecclesia. Le Christ et l’Église, voilà le mystère ou sacrement qui s’appuie et se forme précisément, comme à son point de départ, sur la société domestique de Jésus, Marie et Joseph, dont notre Église n’est que la continuation.
Dès l’antiquité, la liturgie romaine a consacré les premières semaines après Noël à la méditation des mystères de la vie domestique de Jésus. Aujourd’hui même, dans la messe dominicale, se présente la péricope évangélique du recouvrement de Jésus parmi les docteurs du temple. Toutefois le génie de la dévotion moderne qui, aux vastes synthèses des anciens, préfère l’étude particularisée de tous les détails du grand tableau de la Rédemption, ne pouvait manquer de créer une solennité distincte en l’honneur de la sainte Famille de Nazareth. La fête paraissait d’autant plus opportune que, depuis un demi-siècle, pour saper et supprimer le catholicisme par les bases, tout le travail des sectes et des gouvernements libéraux s’était concentré dans la déchristianisation de la famille. Pour paralyser un si grand mal, Léon XIII, après sa splendide encyclique sur le mariage chrétien, voulut aussi offrir aux familles catholiques un modèle à imiter et une céleste protection à qui elles devraient se confier ; il institua donc la fête de la sainte Famille de Nazareth, avec un appareil liturgique solennel d’hymnes et de lectures, et il la fixa au IIIe dimanche après l’Épiphanie.
Survint la réforme de Pie X qui en partie abrogea, en partie transféra à des dates fixes, toutes les solennités mobiles annexées au dimanche.
La fête de la sainte Famille fut emportée par le courant et ne reparut qu’une dizaine d’années plus tard, quand, par ordre de Benoît XV, elle fut fixée au dimanche dans l’octave de l’Épiphanie. Cette fois, l’on sacrifia le principe directeur de la réforme de Pie X, mais il y avait dans le passé un précédent que l’on fit valoir : au dimanche après la solennité de l’Épiphanie, se trouve précisément dans le Missel la même lecture évangélique qu’à la récente messe de la sainte Famille.
Dans le calendrier des Coptes, le 6 du mois de Hator (novembre) se trouve une fête de la fuite de la sainte Famille de Mehsa Koskuam dans l’Égypte supérieure à laquelle correspond, le 24 de Pasons (mai), une solennité de l’arrivée et du séjour de la sainte Famille en Égypte.
Cette solennité a un caractère nettement historique, et se différencie donc du concept de notre fête latine ; elle semble empruntée aux Grecs, qui la célèbrent le 26 décembre sous le titre de Synaxe de la Mère de Dieu fuyant en Égypte. Dans les Menées, elle est indiquée dans ce distique :
‘Ad te venientem qui te plexit antea,
Aegypte, metuas atque credas hunc Deum’.
L’antienne d’introït est tirée du Livre des Proverbes (XXIII, 24-25).
Introït :
Le père du juste tressaille d’allégresse ; que ton père et ta mère se réjouisse, et que celle qui t’a enfanté tressaille d’allégresse.
(Ps. 83, 2-3) Que votre demeure est aimable, Seigneur des armées ; mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur.
Cette joie et cette exultation proviennent de la gloire et de la dignité sublimes auxquelles furent élevés Marie et Joseph, dignité qui, grâce à l’union hypostatique du Verbe avec la nature humaine de Jésus, place ses très saints Parents dans une catégorie tout à fait spéciale au-dessus de tous les saints.
La liturgie, dans une hymne qu’elle nous fait répéter le jour de saint Joseph, chante que celui-ci, d’une certaine manière, jouit par anticipation sur la terre de la récompense des bienheureux ; en effet, tandis qu’à ceux-ci est promise au ciel seulement la vision et la possession de Dieu, il fut accordé, au contraire, à Marie et à Joseph, non seulement de voir et de posséder Jésus ici-bas, mais même d’exercer sur lui l’autorité paternelle, la patria potestas.
Collecte :
Seigneur Jésus-Christ, qui étant soumis à Marie et à Joseph, avez consacré la vie domestique par des vertus ineffables, faites que, grâce au secours de l’un et de l’autre, nous soyons instruits par les exemples de votre sainte famille, et que nous obtenions d’être en sa compagnie pendant l’éternité.
La collecte n’est pas rédigée selon les règles traditionnelles du Cursus. Le compositeur a voulu y exprimer la nature, le cadre et le fruit du mystère qui enveloppe la vie domestique de Jésus adolescent, et il y a réussi, avec plus ou moins d’élégance.
Lecture de l’Epître de Saint Paul Apôtre aux Colossiens (3, 12-17) :
Mes Frères : comme élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, et patience, vous supportant les uns les autres et vous pardonnant réciproquement, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre. Comme le Seigneur vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais surtout revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés de manière à former un seul corps, règne dans vos cœurs ; soyez reconnaissants. Que la parole du Christ demeure en vous avec abondance, de telle sorte que vous vous instruisiez et vous avertissiez les uns les autres en toute sagesse : sous l’inspiration de la grâce que vos cœurs s’épanchent vers Dieu en chants, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels. En quoi que ce soit que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père.
La lecture, tirée de l’épître de saint Paul aux Colossiens (III, 12-17), est la même que celle qui se trouve dans le Missel le Ve dimanche après l’Épiphanie. L’Apôtre traite le sujet des rapports sociaux. Dieu est un et aime l’unité ; aussi sommes-nous appelés à constituer un identique corps mystique, une seule famille, grâce à un même Esprit du Christ. L’égoïsme attente, il est vrai, à cette unité ; mais c’est pourquoi saint Paul, tenant compte des inévitables faiblesses de la pauvre et défectible nature humaine, ajoute immédiatement, comme condition de la vraie paix domestique et sociale, la patience réciproque dans le support mutuel, à l’imitation de celle dont Dieu use envers nous.
Le répons-graduel est tiré en partie du psaume 26 : « Il est une chose que j’ai demandé au Seigneur, et je la rechercherai uniquement, c’est d’habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie. »
Suit un second verset, tiré du psaume 83. — A cet éloignement des règles classiques de la psalmodie responsoriale, on reconnaît vite le rédacteur moderne à qui il a suffi de consulter une Concordance des Livres saints pour rédiger sa messe. — « V/. Heureux ceux qui habitent dans votre maison, Seigneur, ils vous loueront dans les siècles des siècles. »
Les âmes religieuses, et surtout celles qui par leurs constitutions canoniques sont vouées à la célébration quotidienne des divins offices, participent d’une manière particulière à la grâce et aux joies qui inondaient le cœur de Marie et de Joseph en raison de la vie domestique qu’ils menaient avec Jésus. La sainte Famille de Nazareth est, pour ainsi dire, la maison mère de toutes les autres familles religieuses ; la tente où le Verbe de Dieu fait chair et devenu lui-même, pour l’amour de nous, pauvre, obéissant, mortifié, daigna consacrer avec ses Parents ces trois vœux religieux, inaugurant sous le toit domestique cette vie et cet état qui devait par la suite être appelé état de perfection.
Le verset alléluiatique, au lieu d’être emprunté au Psautier, est tiré d’Isaïe (XLV, 15). Son sens accommodatice s’applique à la vie humble et cachée de Jésus, sous le toit paternel, alors que le Créateur du ciel et de la terre, « le Fils de l’Artisan » obéissait à deux de ses créatures et s’appliquait à apprendre d’un second père, lui aussi artisan, le métier de charpentier. Quel abaissement plus impénétrable que celui-là à la raison humaine, et accessible seulement à notre Foi !
Allelúia, allelúia. V/. Vous êtes vraiment un roi caché, le Dieu d’Israël, le Sauveur. Alléluia.
Si cette fête est transférée après la Septuagésime, on chante le trait ; suivant à la place du verset alléluiatique. ps. 39 : « Aux sacrifices et aux offrandes vous ne prenez pas plaisir ; en revanche, vous m’avez ouvert les oreilles. Vous ne demandez ni holocauste ni sacrifice expiatoire ; et moi j’ai dit : voici que je viens. Dans le volume de la Loi il est écrit pour moi : Je me complais, ô Dieu, dans l’accomplissement de votre volonté. »
Les offrandes de l’Ancien Testament avaient une valeur essentiellement prophétique. C’est pourquoi, quand arriva la plénitude des temps, le Verbe de Dieu fait homme descendit sur la terre, et, par le sacrifice de son obéissance absolue au Père jusqu’à la mort de la Croix, il abrogea l’ancien pacte, inaugurant dans le Sang de la Rédemption le Testament nouveau d’obéissance, non plus servile, mais fille de l’amour.
Pour les messes votives qui se célèbrent durant le temps pascal, au lieu de l’antiphonie alléluiatique classique, le rédacteur moderne a tiré ses textes d’autres livres scripturaires. « Alléluia, alléluia (Prov., VII, 34). Bienheureux celui qui m’écoute, celui qui, chaque nuit, s’arrête au seuil de ma maison et tout attentif se tient à ma porte. Alléluia. » (Coloss., III, 3.) « Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Alléluia. » Cet éloge que saint Paul applique en général aux habitants chrétiens de Colosses, ne peut se rapporter à personne mieux qu’à la Très Sainte Vierge et à saint Joseph qui, dans la pauvre maison de Nazareth, inconnus du monde, passaient leur vie dans une telle union avec Jésus qu’on peut dire qu’ils respiraient avec le divin Enfant, que leurs cœurs battaient avec le sien, qu’ils se nourrissaient de Lui. Il était toute leur gloire, toute leur richesse, l’objet de leurs désirs, la vie de leur vie.
Lecture du Saint Evangile selon saint Luc (2, 42-52) :
Quand Jésus eut douze ans, comme ils étaient montés selon la coutume de la fête, et qu’ils s’en retournaient, le temps étant passé, l’enfant Jésus resta à Jérusalem et ses parents ne le surent pas. Pensant qu’il était avec la caravane, ils marchèrent tout un jour, puis ils le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Ne l’ayant point trouvé, ils s’en retournèrent à Jérusalem en le recherchant. Or, au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ; et tous ceux qui l’entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses. En le voyant, ils furent stupéfaits, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous avez-vous fait cela ? Voyez, votre père et moi, nous vous cherchions tout affligés. » Et il leur répondit : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être dans les choses de mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas la parole qu’il leur dit. Et il descendit avec eux, et il vint à Nazareth, et il leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces choses en son cœur. Et Jésus progressait en sagesse, en taille et en grâce, auprès de Dieu et des hommes.
La lecture évangélique, tirée de saint Luc (II, 42-53) est celle-là même que le Missel assigne au dimanche qui suit immédiatement l’Épiphanie. A douze ans, Jésus devient fils de la Loi, comme disaient alors les Sanhédrites ; et avec ses parents il se rend pour la première fois au temple pour participer à la fête de la Pâque. Toutefois pour démontrer la transcendance de son origine, il se soustrait momentanément à Marie et à Joseph, qui, désolés, le retrouvent enfin après le troisième jour, tandis qu’il se tenait sous les portiques du temple, disputant avec les docteurs. L’attitude de l’Enfant Jésus était celle qui convenait à son âge : il interrogeait et il écoutait, comme pour sonder l’intelligence de ses créatures ; mais cependant ses demandes et ses observations étaient telles que la sagesse divine éblouissait ces soi-disant légistes qui étaient émerveillés en face d’un tel prodige. Stupebant omnes. La faiblesse et la petitesse de ses formes corporelles arrivaient mal à cacher les splendeurs de sa divinité invisible, quand, pour compléter le mystère, sa très sainte Mère voulut mettre en pleine lumière jusqu’à sa nature humaine avec les devoirs qui en résultaient.
— Mon Fils, lui dit-elle, pourquoi nous as-tu fait cela ? Voici que ton père et moi, affligés, te cherchions. L’affirmation des droits paternels sur l’Enfant ne pouvait être ni plus digne ni plus explicite. C’est Joseph et Marie, appelés ici par le texte sacré Père et Mère de Jésus, qui demandent compte de son acte au Créateur et seuls ils pouvaient et devaient le faire.
Jésus est donc vraiment homme, soumis à ses parents et leur obéissant. Il reconnaît pour Mère la Vierge Marie qui l’a conçu et enfanté, et, à cause d’elle, il reconnaît aussi pour Père saint Joseph, non pas que celui-ci ait eu aucune part dans le mystère de son Incarnation, mais parce que, étant l’époux véritable de sa Mère, il tenait la place du Père éternel dans la sainte Famille par la volonté divine, et il exerçait en son nom la patria potestas sur l’Enfant-Dieu, lequel, devant les lois et devant le monde, ne devait pas paraître abandonné.
Il est donc affirmé et mis en pleine lumière, le dogme de l’humanité très sainte de Jésus. Celui-ci, devant ses Parents eux-mêmes, extasiés parce qu’ils sont témoins du mystère de cette Épiphanie de sa nature humaine et y ont part, veut maintenant faire briller aussi les rayons d’une autre Théophanie, celle de sa divinité et de sa divine origine. Il s’en acquitte divinement, par une simple déclaration où pourtant ses très saints Parents trouvèrent une telle élévation de sagesse et de lumière que, comme plus tard les trois apôtres sur le Thabor, ils durent, pour ainsi dire, se protéger les yeux avec la main en face des rayons incandescents de ce vivant Soleil de justice. « Ne saviez-vous pas que je dois m’occuper des choses de mon Père ? »
Le saint Évangile dit que les Sanhédrites émerveillés étaient suspendus aux lèvres de Jésus ; il affirme au contraire que Marie et Joseph n’arrivèrent pas à pénétrer le mystère de ces paroles parce que durant la vie présente, quand la lumière de la vision intellectuelle est trop forte, les yeux, au contact de Dieu, se ferment, et l’esprit ne peut exprimer en pensées humaines ce qu’il voit.
Offertoire :
Les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur.
Le verset de l’offertoire est tiré de l’Évangile selon saint Luc (II, 22), où il est raconté que, quarante jours après Noël, Marie et Joseph prirent le petit Enfant Jésus et s’en allèrent à Jérusalem pour l’offrir au Seigneur dans le temple. Cette oblation, au moyen de laquelle était désignée et acceptée la future Victime du Calvaire, était comme l’offertoire d’une Messe sanglante qui devait atteindre son point culminant trente-trois ans plus tard, le vendredi de la parascève pascale. Marie et Joseph remplissent maintenant les fonctions de ministres de ce premier rite, puisqu’eux-mêmes symbolisent l’Église tout entière, laquelle devait ensuite hériter de Jésus la grâce de la hiérarchie sacerdotale.
Secrète :
Nous vous offrons, Seigneur, cette hostie de propitiation avec d’ardentes supplications, afin que nos familles soient fermement établies dans votre paix et votre grâce en vertu de l’intercession de la Vierge Marie, Mère de Dieu, et du bienheureux Joseph.
Dans la secrète, on présente au Seigneur l’oblation sacrée enveloppée des vapeurs du parfum des prières de Marie et de Joseph, afin que, par leurs mérites, Dieu donne paix et grâce à nos familles. — La paix c’est Lui qui, dans son Sang, nous a réconciliés avec le ciel, avec la terre et avec nous-mêmes. Cette paix est un pur don de sa part, et c’est pourquoi nous disons que c’est une grâce, car elle nous est accordée uniquement par son amour.
Communion (Luc 2, 51) :
Et il descendit avec eux, et il vint à Nazareth, et il leur était soumis.
L’antienne chantée pendant la communion du peuple est empruntée à l’Évangile de ce jour. Jésus descend de Jérusalem et va à Nazareth avec ses Parents, où il passe les trente premières années de sa vie mortelle dans la soumission vis-à-vis d’eux. Voilà l’histoire de Jésus, narrée par l’Évangéliste Luc en un seul mot : et erat subditus illis. Son Maître, le grand saint Paul, avait écrit que Jésus avait été obéissant au Père jusqu’à la mort de la Croix. Maintenant le disciple reprend cette pensée de l’Apôtre et la développe, déclarant que cette obéissance s’était étendue non seulement à Dieu mais aussi aux hommes. De la sorte, Celui qui est Roi des rois et Seigneur des seigneurs reçoit aujourd’hui du Saint-Esprit dans l’Évangile le titre de subditus. Quelle grandeur et quelle profondeur !
Postcommunion :
Faites, Seigneur Jésus, que ceux que vous avez restaurés au moyen d’un sacrement tout céleste, persévèrent dans l’imitation des exemples de votre Sainte Famille, afin qu’à l’heure de notre mort, la glorieuse Vierge votre Mère vienne à notre rencontre avec le bienheureux Joseph, et que nous soyons trouvés dignes d’être reçus par vous dans votre demeure éternelle.
Dans la prière d’action de grâces après la communion, nous supplions la divine clémence de nous accorder d’imiter pendant notre vie les exemples de la sainte Famille de Nazareth, en sorte que, à notre mort, Marie et Joseph viennent au-devant de nous et nous accueillent au sein de cette grande famille que Dieu nourrit dans le ciel.
La vie de l’Église catholique est la continuation de celle de la sainte Famille de Nazareth, car Jésus n’a pas fondé sur la terre deux sociétés mais une seule, dont il fut le Chef, et Marie et Joseph les premiers membres. Nous devons donc être continuellement attentifs à nos origines, à la roche, comme dit le prophète, d’où nous avons été arrachés, nous inspirant des exemples de pauvreté, d’humilité, de vie cachée en Dieu qui resplendissent dans la société domestique de Jésus, Marie et Joseph.
Aux louanges de la liturgie latine, nous ajouterons aujourd’hui un beau texte de la liturgie byzantine en l’honneur de la sainte Famille de Nazareth, Le compositeur est le célèbre saint Joseph l’Hymnographe : « Vous, ô Joseph porte-Dieu, vous fûtes le gardien de la Vierge pure qui conserva intacte sa virginité. D’Elle prit chair le Verbe divin, la conservant Vierge même après l’ineffable enfantement. Vous, ô Joseph, avec Marie, souvenez-vous de nous ». »
Source Introibo