Les messes publiques ont été interdites à Rome même !
Notre époque « post-chrétienne » (c’est-à-dire apostate) a perdu tout regard surnaturel. Pour autant elle n’a jamais été aussi irrationnelle (et son personnel politique si peu apte à appréhender et servir le bien commun).
Le clergé moderniste semble avoir suivi la même pente que le monde (c’est le propre du modernisme…) : des évêques interdisent la communion dans la bouche, voire se satisfont de l’absence de messes publiques, dans l’Oise comme à Rome.
C’est différent chez les traditionalistes : on y célèbre au contraire, comme autrefois, des « messes votives pour les temps d’épidémie ».
Voici d’ailleurs l’homélie prononcée à saint Nicolas du Chardonnet (Paris) lors de cette messe, suivie d’un texte intéressant de Jeanne Smits.
Texte de Jeanne Smits :
« Jusqu’au 3 avril prochain – et il faut espérer que ce ne soit pas seulement une date provisoire – toutes les messes et tous les offices religieux publics ont été interdits à Rome, au cœur de la chrétienté. Les restaurants, bars et commerces restent ouverts. C’est inouï. Effroyable. Signe d’une soumission terrible de l’Eglise à l’Etat. Croient-il encore en la force de la prière ?
La grande peur du Coronavirus a ainsi obtenu ce que des siècles de persécutions, des épisodes de grande peste, d’hostilité laïciste à la religion catholique et autres catastrophes naturelles ou non, n’avaient réussi à imposer : l’impossibilité pour le laïc d’assister au sacrifice qui sauve le monde et ouvre les portes du ciel aux hommes qui obtiennent et acceptent la miséricorde de Dieu.
Cette grande peur se comprend peut-être face au taux d’hospitalisation et de soins de réanimation que nécessitent les malades du COVID-19. Mais cela va de pair avec une incohérence manifeste. La quarantaine est loin d’être complète. Et puis : si au lieu d’interdire les messes, on les multipliait ? Les prêtres ne manquent pas à Rome. Cela permettrait une moins forte densité de l’assistance, réduisant ainsi les risques de contagion.
Mais non. Tout est interdit. Y compris les funérailles – et ainsi, les morts de Rome seront mis en terre pendant ce mois de carême sans le secours des suffrages publics de leurs proches.
Suffrage publics : parlons-en. Le cardinal Angelo De Donatis, vicaire général pour le diocèse de Rome, a appelé à une journée de jeûne et de prière dans la ville éternelle le 11 mars, pour « invoquer l’aide de Dieu pour Rome, pour l’Italie et pour le monde ». « Nous prierons pour tous les contaminés et ceux qui prennent soin d’eux, ainsi que pour nos communautés, car elles sont témoignages de foi et d’espérance en cette période », a-t-il écrit dans sa lettre aux fidèles vendredi dernier.
Il n’est pas question de prier pour la fin de l’épidémie. Nous sommes aujourd’hui des chrétiens adultes, n’est-ce pas, qui n’implorons plus le secours de Dieu face aux malheurs du temps. La science et la technique s’en chargent.
Il n’est même pas question de prier pour le repos de l’âme de ceux qui meurent – du Coronavirus ou d’autre chose d’ailleurs.
Il n’est surtout pas question de rappeler que les épidémies en tant que telles ont toujours été considérées par l’Eglise comme la punition du mal que fait l’homme : non pas la punition directe de tel ou tel malfaiteur, cela va de soi, mais la conséquence du bouleversement de l’ordre de la Création par les fautes commises par l’humanité. La mort n’est-elle pas la sanction du péché originel ? La maladie aussi. Et la souffrance qu’elle entraîne peut devenir féconde dès lors qu’elle est associée à la plus épouvantable et la plus injuste des souffrances, celle du Christ sur la croix.
Qui osera le dire ? Les épidémies sont des miséricordes divines : elles rappellent à l’homme la fragilité de sa condition, sa nature de passager sur cette terre, la possibilité que la mort puisse frapper n’importe qui, n’importe quand, au hasard d’une poignée de mains (ou d’un accident, ou d’une maladie ignorée), alors qu’on avait prévu de vivre et de faire tant de choses encore.
Ce sont des miséricordes divines, car elles sont occasion de charité : celle des soignants ; celle des « médecins spirituels » que sont les prêtres et des religieux accompagnant héroïquement lépreux ou pestiférés tout au long des siècles ; celle des proches qui prenant toutes les précautions nécessaires se rendent disponibles pour les malades.
Ce sont des miséricordes divines, parce qu’elles rappellent à chacun la réalité et la proximité des fins dernières. Suis-je prêt, prête pour mourir ? Quand donc nos bons évêques publieront-ils des communiqués pour rappeler aux populations des nations postchrétiennes, mais où restent des souvenirs du ciel et de l’enfer, et peut-être même du purgatoire, que l’important de la vie est de se préparer à bien mourir, et non d’abord de vivre en bonne santé ?
Ce sont des miséricordes divines, enfin, lorsqu’après avoir permis ces maux, à travers elles, Dieu fait montre de sa grande sollicitude pour les hommes, en répondant à leurs supplications et en faisant cesser ces plaies qui frappent notre vie ici-bas – non seulement par la maladie et la mort, mais par le bouleversement de la vie paisible et du bon ordre économique qui, dans l’exacte mesure où il favorise une vie juste et conforme au bien, peut et doit être recherché.
« Écoute moi et comprends bien, toi, le plus petit de mes fils, rien ne doit effrayer ou de peiner.
« Que ton cœur ne soit pas troublé. N’ai pas peur de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse.
« Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère ?
« N’es-tu pas sous ma protection ?
« Ne suis-je pas ta santé ?
« Ne reposes tu pas heureux en mon sein ? Que désires-tu de plus ? Ne sois pas malheureux troublé par quoi que ce soit. »
Paroles de Notre Dame de Guadalupe à son petit Juantzin , saint Juan Diego. »