Qui sera surpris d’apprendre qu’un régime communiste ait menti grossièrement – presque mécaniquement, par principe – à sa population et au monde ?
Le virus est apparu en Chine un mois plus tôt que cela n’a été annoncé, et son génome n’a été partagé que 11 jours après avoir été découvert. Évidemment les autorités ont longtemps (jusqu’à quand?) menti sur les chiffres.
Lu chez Letemps.ch :
« Si l’on savait déjà que les autorités chinoises avaient censuré les médecins lanceurs d’alerte de Wuhan en décembre, de nouvelles révélations prouvent que le premier cas de Covid-19 remonte à novembre déjà.
L’homme, un commerçant de 65 ans travaillant dans le marché couvert de Huanan, est arrivé à l’hôpital central de Wuhan le 16 décembre. Ses deux poumons étaient infectés et il avait de la fièvre, mais les antibiotiques qu’on lui avait donnés ne produisaient pas d’effet, raconte Ai Fen, la directrice du département des urgences dans une interview parue la semaine dernière en chinois et depuis censurée. […]
Mais le tout premier cas, celui d’un résident du Hubei âgé de 55 ans, est apparu le 17 novembre, soit un mois plus tôt que ce qui avait jusqu’ici été annoncé. De nouvelles données compilées dans un rapport interne du gouvernement chinois, publiées vendredi dernier par le quotidien hongkongais South China Morning Post, le prouvent. […]
Le 3 janvier, la commission de la santé de Wuhan a publié une directive interdisant au personnel médical de diffuser des informations sur le nouveau virus pour éviter de provoquer une panique. Certains hôpitaux ont aussi discrètement modifié le diagnostic des premiers patients, le faisant passer d’une pneumonie virale à une simple «infection».
La réunion du congrès provincial s’est tenue comme prévu du 6 au 17 janvier et, le 18 janvier, un banquet géant du Nouvel An chinois a réuni des dizaines de milliers de familles à Wuhan.
En coulisses, la riposte s’organisait pourtant. Le marché de Huanan a été fermé le 1er janvier, le génome du nouveau virus a été décodé le lendemain, le Centre chinois pour le contrôle des maladies a activé son plan d’urgence le 6 janvier et le président Xi Jinping a personnellement pris la tête de la riposte le 7 janvier. Mais rien de tout cela n’a été annoncé publiquement.
Officiellement, la Chine affirmait toujours mi-janvier n’avoir qu’une soixantaine de cas. Elle a attendu jusqu’au 9 janvier pour annoncer l’émergence d’un nouveau coronavirus et jusqu’au 12 janvier pour partager son génome avec le reste du monde.
Yuen Kwok-yung, un virologue hongkongais, s’est rendu à Wuhan le 17 janvier pour enquêter sur le virus. «Tous les endroits que nous visitions semblaient être en représentation, a-t-il récemment raconté au journal Caixin. A chaque fois que nous posions une question, les réponses paraissaient récitées et préparées à l’avance.» Les officiels locaux répétaient en boucle qu’ils n’avaient reçu des kits de test que la veille et ne pouvaient donc pas se prononcer sur le nombre réel de cas, relate-t-il.
Durant cette phase critique pour contenir le virus, les autorités chinoises ont également continué à nier l’existence d’une propagation entre humains. Les indices avaient pourtant commencé à s’accumuler. Le 8 décembre, un homme affecté par la nouvelle pneumonie a affirmé qu’il ne s’était jamais rendu au marché de Huanan. Début janvier, un patient a infecté 14 membres du personnel soignant lors d’une opération du cerveau à Wuhan. […] »