La « société des journalistes » de Paris-Match est en transe car la direction a maintenu, contre l’avis du rédac-chef, une couverture avec le cardinal conservateur Robert Sarah (ça nous rappelle la réaction de la pitoyable SDJ du Figaro contre Zemmour).
Ces sales gauchistes n’étaient pas gênés en revanche quand la couverture faisait la promotion de la GPA pour duo d’homosexuels, avec Marc-Olivier Fogiel en une.
De Gabrielle Cluzel :
« C’est le bad buzz de la journée : la déclaration officielle de la Société des journalistes de Paris Match qui « s’indigne » (sic) de voir le cardinal Sarah sur la couverture glacée du dernier numéro.
La SDJ de « Paris Match » dit son indignation au sujet de la Une du nouveau numéro, à paraître jeudi, mettant en avant le cardinal Sarah. Les journalistes déplorent que Philippe Labro, qui a mené l’interview, n’ait pas évoqué les position les plus controversées du prélat pic.twitter.com/0RfH9rdiid
— Fabien Randanne (@fabrandanne) July 6, 2022
Pour relater ce non-événement du Landernau médiatique, concours d’empilement de superlatifs dans la presse : Libération parle de cardinal « ultraconservateur ». Une journaliste bien connue du Monde, qu’on a connue plus subtile, évoque, tout en nuance, « le très réactionnaire » cardinal Sarah, « >opposant acharné du divorce et du remariage, homophobe et misogyne affiché, adversaire déterminé du pape et de sa politique d’accueil de migrants ». Dans la presse, on fait habituellement la chasse aux redondances, aux adverbes inutiles et à l’emphase militante. Si l’idée est d’expliquer que le mariage gay, l’avortement et le divorce ne sont pas la tasse de thé de Sarah, pas besoin de s’énerver, le mot cardinal suffisait. Puisqu’un cardinal – attention, nous lâchons une bombe – est… catholique.
Entre autres arguments, on peut lire dans le communiqué de presse de la Société des journalistes que « ce choix de une ne correspond pas à la ligne éditoriale du journal » – mais quelle est donc cette ligne ? – et, plus loin, « qu’il défend des positions trop clivantes ». Depuis quand, en dehors de Gulli et Mickey Magazine, le « clivage » est-il banni des médias ? Il est aussi écrit que « d’un point de vue journalistique, les positions les plus controversées [auraient] été passées sous silence ». On voit poindre l’ombre du croque-mitaine Vincent Bolloré : « Dans ce contexte d’OPA de Vivendi sur Lagardère, nous espérons tous qu’elle ne signe pas un virage éditorial mettant en cause notre indépendance. »
Mais quand, dans un numéro d’octobre 2018, Marc-Olivier Fogiel posait, tout sourire, assis dans l’herbe, avec son compagnon et deux fillettes (nées par GPA) sur leurs genoux, ce n’était pas clivant. Et le titre – « Marc-Olivier Fogiel, ma famille, mon combat, avec François, Mila et Lily, on a droit au bonheur » -, bien sûr, n’avait rien de complaisant. Personne ne s’est indigné de cette drôle de « ligne éditoriale » faisant la promo sirupeuse d’une pratique non seulement éminemment clivante mais surtout illégale pour cirer les Veja-solidaires-et-éco-responsables de Marc-Olivier Fogiel, ex-trublion du PAF et ancien salarié de 2008 à 2011 d’Europe 1, filiale de Lagardère comme Paris Match.
Pour la SDJ de Paris Match, ce cardinal serait « peu connu du grand public ». Quel mépris, quelle méconnaissance de la part d’un microcosme parisien qui ne s’intéresse à l’Afrique que lorsqu’elle sert docilement ses intérêts idéologiques. Lorsque le Vatican a fait, en 1979, du prêtre Robert Sarah un évêque, il était alors âgé de 34 ans ; le plus jeune prélat au monde, une grande fierté pour la Guinée, et plus généralement pour tout le continent. « C’est finalement sur la page Facebook du cardinal que l’on finit par trouver un nombre important d’Africains qui le connaissent bien et qui le soutiennent presque tous sans réserve, l’assurant de leurs prières », pouvait-on lire dans un article de La Croix de janvier 2020 intitulé « Quelle est l’image du cardinal Sarah en Afrique ? »
Chacun sait bien que ce ne sont pas son supposé manque de notoriété, sa personnalité clivante ni d’hypothétiques lecteurs déboussolés qui défrisent les signataire de ce communiqué, mais le côté terriblement saint Jean bouche d’or du hiératique cardinal noir : « Sans christianisme, l’Occident va disparaître ! » »
Source BVoltaire