A peine deux semaines après la chute du régime de Ben Ali en Tunisie, voilà que l’Egypte de Moubarak s’embrase à son tour. Des milliers de manifestants se sont affrontés à la police dans les principales villes du pays, demandant la démission du président au pouvoir depuis 1981, la dissolution du gouvernement du Premier ministre Ahmed Nazef, la dissolution de l’Assemblée populaire et tenue de nouvelles élections, établissement d’un nouveau gouvernement soutenu par le peuple. Derrière des émeutes, qui ont fait pour l’heure trois morts dont un policier, il y a la diplomatie américaine et les Frères musulmans.
Certains partis d’opposition égyptiens, dont le Wafd, le Ghad et le Front démocratique, font également front contre le régime au pouvoir. Après la Tunisie, l’Egypte était bien évidemment visée par ce genre de « révolution », comme l’explique Bernard Lugan, en raison de « son effarante surpopulation, de l’âge de son président, de la quasi disparition des classes moyennes et de ses considérables inégalités sociales. Partout, la première revendication est l’emploi des jeunes et notamment des jeunes diplômés qui sont les plus frappés par le chômage. »
Aussi, depuis plusieurs années, l’Administration américaine a multiplié les contacts avec les opposants au régime de Moubarak, comme les Frères musulmans, très puissants dans le pays. Sous les deux mandats de G.W. Bush, Condoleeza Rice notamment, en juin et décembre 2005, avait développé des liens avec cette mouvance islamiste qui a des ramifications jusqu’en Europe. Jusqu’alors, ils étaient tenus à l’écart des rencontres que l’administration Bush avait multiplié avec des chefs de l’opposition égyptienne, parfois au grand dam du régime du président Hosni Moubarak. Depuis, c’est Hillary Clinton qui a pris le relais. Washington espère ainsi faire bonne figure face à un monde arabo-musulman en effervescence, devant les difficultés de la situation israélo-palestinienne, face à l’Iran et la Syrie.
Dans les années 1990, les Etats-Unis nous avaient déjà servi cette version des choses au sujet de la Bosnie, avec une désinformation délirante et les conséquences que l’on sait. Et comme par hasard, le SDA, le parti islamiste bosniaque, soutenu par les USA et la « Communauté internationale », entretient des liens étroits avec les Frères musulmans égyptiens et les islamistes tunisiens.
Aussi, les grosses agences de communication américaines sont déjà à l’œuvre pour désinformer, présenter ces émeutes comme « démocratiques », voire « populaires » et diaboliser un régime certes contestable, mais peu disposé à céder sa place aux islamistes.
Dans un contexte de violence meurtrière à l’encontre de la minorité chrétienne, les conséquences de ces manœuvres occultes et de cette « révolution », si elle réussit, seront incalculables. Washington veut refaçonner, à sa guise et sur un modèle idéologique occidentalo-centré, le Proche et Moyen Orient. Une fois de plus, la Maison blanche joue avec une grenade dégoupillée.
Non , ce ne sont pas les islamistes qui sont tapis dans l’ombre .
Les pays arabes , du seul fait de leur démographie galopante , n’offrent aucune perspective d’avenir à leur population …sinon de fournir l’Europe en […] incapables , ruineux et méprisés .