Dans l’ancienne ville sacrée où reposent les rois de France, le remplacement de population a eu lieu il y a un moment comme vous le savez sûrement.
Il y a donc d’autres mœurs, doublées d’un solide mépris pour les lois et l’autorité.
Le confinement ? « une fable de Blancs » (bon, par contre la CAF, la CMU, le RSA, les urgences, etc., ce ne sont pas des fables de Blancs).
La police avoue avoir renoncé à faire respecter la loi.
Lu chez Le Temps :
« Les deux vigiles qui gardent l’entrée du principal bureau de poste de Saint-Denis sont découragés. Costaud, Pierre tente d’imposer un mètre de distance entre les clients. Impossible. La queue traverse la rue. Des grappes d’hommes discutent. […]
A l’intérieur d’un bar-tabac, huit gaillards discutent et demandent un café que, devant nous, le patron n’ose pas servir.
Catherine, vendeuse dans la pharmacie voisine, râle derrière son masque de couleur bleue. Juste avant, quatre clients sont arrivés ensemble et ont bloqué, en parlant bruyamment, l’entrée de son officine. Là aussi, le vigile de service est désolé. «Ils ne comprennent rien. Certains disent même que ce virus, c’est une fable de Blancs pour les obliger à déserter la rue», s’énerve le gardien. Bonne nouvelle: cette pharmacie vend du gel hydroalcoolique et de l’alcool désinfectant. Mauvaise nouvelle: les «mesures barrières» préconisées par le gouvernement français sont ignorées de la population: «Moi-même, j’ai peur explique Catherine. J’ai repris le travail ce matin. Je ne m’attendais pas à ça…»
Le centre-ville de Saint-Denis, ville populaire de 110 000 habitants, d’ordinaire bigarré et saturé par les étals ambulants, les devantures remplies de clients et les piétons, vit au ralenti comme le reste du pays. La résistance au confinement y est en revanche endémique. Ici, au pied du centre commercial Basilique, un groupe d’adolescents noirs, certains portant un masque et d’autres non, prend son temps pour discuter malgré les remontrances d’une mère de famille voilée, pressée de rentrer chez elle avec sa fille dans la poussette. […]
Les flics, justement. Deux d’entre eux passent devant nous… en trottinette électrique. Contrôler? «Impossible, nous n’en avons pas les moyens.» Dissuader? «C’est ce qu’on essaie de faire, en visant surtout les mères et les personnes âgées.» Verbaliser et infliger les fameuses amendes à 135 euros? Silence gêné et regards qui en disent long. Le ministre de l’Intérieur français Christophe Castaner a annoncé mercredi soir 4095 contraventions. A Saint-Denis? «Ce n’est pas jouable, reconnaît l’un des policiers. Si une dispute commence, on ne pourra pas gérer et le risque de contamination deviendra encore plus grand.»
Un tramway arrive tout juste. Il débarque ses passagers, nettement plus nombreux qu’à Paris où bus et métros circulent à vide. Le port des masques, dans le wagon, est assez généralisé. A l’évidence, du matériel chirurgical. D’où viennent-ils? «L’entraide, des amis quoi», lâche Ahmed, qui dit se rendre au supermarché discount, juste à côté. La vérité: les points de vente clandestins de masques dérobés dans les hôpitaux existent. Certaines épiceries en vendent sous le manteau. […] »