Lu sur Boulevard Voltaire (texte de Charlotte d’Ornellas) :
« L’affaire avait fait grand bruit, elle est « résolue ». Les agresseurs de Wilfred et Olivier, homosexuels attaqués il y a un an à Paris, ont été condamnés mardi à 18 et 24 mois de prison ferme.
Stupeur : les dangereux catholiques intégristes et homophobes de la Manif pour tous qui, bien entendu, avaient fait le coup, s’appellent Abdelmalik et Taieb.
Encore raté.
Un an et demi de mobilisation, aucun incident majeur… Rageant, pour cette gauche morale qui guettait le faux pas à instrumentaliser pour rallier à la cause LGBT la ménagère outrée de cette violence derrière son écran de télévision.
Et pourtant, elle a essayé. Deux faits divers rendus spectaculaires auront été attribués au « climat instauré par l’extrême droite et la Manif pour tous » : l’agression dans les locaux de Libération, puis celle de ce couple homosexuel.
Résultat ? Abdelhakim Dekhar d’abord, puis Abdelmalik et Taieb. Aucune trace d’extrême droite catholique intégriste, à moins qu’elle n’ait vraiment changé… C’est incroyable, comme la réalité peut s’acharner contre la gauche.
Ils ont fait peser l’accusation de cette agression sur la LMPT pendant un an, mais personne n’aurait l’idée de s’excuser… On laisse planer le doute, au cas où. On a eu droit à la présence des deux homos à chaque happening LGBT, meeting d’Anne Hidalgo, soirée de Jean-Luc Romero pour dénoncer l’homophobie… Ils tiennent un bon fait divers, enfin, ils ne vont pas le lâcher ; y a encore PMA et GPA qui attendent…
Mais pas un mot sur les deux agresseurs. La même histoire que pour Libération : la République en danger avait soudainement retrouvé ses esprits quand elle avait appris que l’abominable nervi d’extrême droite s’appelait Abdelhakim, et que son cœur penchait plutôt à l’extrême gauche.
L’avocat de ces deux voyous déclarait à la sortie du tribunal : « Je crois que le clivage du mariage pour tous leur a complètement échappé, ils sont dans une mauvaise soirée, éméchés, dans une violence gratuite ; ces deux jeunes homos sont tombés au mauvais moment, je ne sais pas qui ils auraient agressé ce soir-là, mais je pense qu’il y aurait eu agression. »
La voilà, la vraie information ! On veut bien croire Wilfred de Bruijn quand il parle de « l’horreur qu’il a vécue » : c’est celle que subissent — soutien médiatique, politique et judiciaire en moins — des centaines de Français chaque jour. Il a été agressé, rien d’exceptionnel malheureusement.
Intéressant, d’ailleurs, de noter que, soudainement, « l’enfance difficile » du pauvre petit Malik, 19 ans, multirécidiviste, qui a grandi « entre un père algérien éboueur à Paris et des grands-parents qui le récupèrent à la mort de sa mère », semble nettement moins émouvoir toute la caste bien-pensante qui en aurait pleuré en d’autres temps.
Pas un mot, non plus, sur son compagnon d’agression, Taieb, 20 ans, condamné à sept reprises pour vol et violences… Subitement, vous remarquerez, la prison devient la solution.
Beaucoup de bruit sans l’essentiel : une agression ordinaire.
Mais même la réalité dans la figure – et c’est peu de le dire –, Wilfred continue à faire semblant de ne pas la voir et dénonce des opposants aux revendications LGBT légitimes et irréprochables.
S’il était honnête, il reconnaîtrait que, dans son malheur, il a quand même eu de la « chance »… Il y a quelques jours, une jeune fille était sauvagement violée par quatre garçons turcs et marocains, simplement parce qu’elle était française. Pour elle, comme pour les milliers de victimes quotidiennes de ces « bandes de jeunes », pas un mot… »