A Alfortville, c’est un banc qui, la semaine dernière, a enflammé les rapports entre les jeunes d’Alfortville et de Choisy-le-Roi. Pourtant, il s’agit d’un banc public, tout simple, en bois, coincé entre une poubelle et les grilles de la mairie annexe, sur la place, à quelques mètres de l’entrée du lycée Maximilien Perret, « Max P. » pour les intimes. Sauf que ce banc, seuls les gars d’Alfortville ont le droit d’y prétendre. C’est « leur territoire ».
Alors lundi dernier, quand un jeune de Choisy s’assoit sur ce fameux banc, il se fait malmener par la bande alfortvillaise. Premier round. Deux heures plus tard, ses copains de Choisy rappliquent et là, la rixe éclate.
Résultat, trois blessés, deux légers et Mohammed*, 17 ans, qui passait par là pour aller chez son médecin. Même pas scolarisé à Max P. Le jeune qui habite non loin chez son père s’arrête pour saluer les autres jeunes, se retrouve « encerclé », alors que ses « relations » réussissent à s’enfuir. Mais lui, reçoit coups de couteau et coups de batte de base-ball sur le crâne. « Il s’est fait massacrer. Ils auraient pu le tuer », confie sa mère, Carole. Huit coups de couteau au total, amortis par la doudoune et le pull, sauf un qui atteint la fesse. Aujourd’hui, « il n’a toujours pas repris les cours. Il s’est vu prescrire dix jours d’ITT. Il est choqué, raconte sa mère qui veut déménager. « Il était là au mauvais moment au mauvais endroit. Tout ça pour un banc, c’est aberrant », s’étrangle-t-elle.
L’après-midi, des jeunes avaient été interpellés. Ils ont été relâchés depuis. L’enquête se poursuit. Les deux jours suivants, les forces de l’ordre ont à nouveau dû intervenir devant le lycée.
*Le prénom a été rechangé par CI pour être plus proche de la réalité.