L’Allemagne, plus qu’aucun autre pays européen, n’échappe pas à l’épuration historique lancée par les progressistes de tout crin. Pour l’instant, la justice de ce pays devenu malade de son passé, tient le choc. Espérons qu’une décision d’une autre juridiction ne vienne pas casser cet élan de bon sens.
Trouvé sur Le Figaro : « Les autorités religieuses et les historiens se querellent en Allemagne sur le destin d’un bas-relief datant de 1305. La sculpture, présente sur la façade de l’église de la ville de Wittenberg, en Saxe-Anhalt, présente une truie allaitant des juifs, ainsi qu’un rabbin examinant la croupe de l’animal. Il s’agit d’une représentation commune du monde germanique médiéval appelée « Judensau », ou «truie des Juifs».
En 2016, une pétition est lancée par le théologien britannique Richard Harvey pour demander le retrait de la sculpture, lançant un débat qui ne s’est pas tari depuis. Le 24 mai, le tribunal du district de Dessau-Roßlau a rejeté la requête présentée par Michael Düllmann, qui réclamait le retrait du bas-relief. Une décision dont Düllmann a décidé de faire appel, selon son avocat.
Certains responsables chrétiens allemands ne s’opposent pourtant pas à la dépose de la sculpture. Dans un communiqué, Irmgard Schwaetzer, la présidente du synode de l’Église évangélique d’Allemagne, a proposé d’intégrer la «Judensau» de Wittenberg à un nouveau monument commémoratif, en face de l’église de Wittenberg. Selon elle, la sculpture exprime «la haine pure des juifs» qui avait cours à l’époque, une «haine» dont il faut se souvenir et se distancier. «Nous devons penser aux sentiments que ressentent nos frères et sœurs juifs lorsqu’ils découvrent cet endroit historique», justifie Irmgard Schwaetzer.
Un morceau d’Histoire
Le monde politique s’est également saisi du dossier, devenu très médiatique en Allemagne. Le symbole est fort dans la ville de Martin Luther, point de départ de la réforme protestante. Luther lui-même, fervent antisémite, avait fait une description haineuse de la sculpture, affirmant que le rabbin tentait de lire le Talmud dans l’arrière de la truie. En 2017, le conseil municipal de Wittenberg s’est positionné en faveur du maintien de la «Judensau», prenant le parti de la défense de l’histoire allemande. La ville a également mis en avant la plaque de bronze en mémoire des juifs morts durant la Seconde Guerre mondiale, installée en 1988 au sol, sous le bas-relief.
Dans une interview accordée à la radio Deutschlandfunk le 28 mai, Insa Christiane Hennen, docteure en philosophie à l’université de Wittenberg, a estimé que « les problèmes d’antisémitisme actuel ne peuvent être résolus en éliminant des objets médiévaux ». «En tant qu’historienne de l’art et conservatrice, je ne peux que plaider pour que cela reste ainsi, complète-t-elle. Bien entendu, il est très important que ces images soient expliquées pour permettre ainsi une distance historique.»
En tout, une trentaine de «Judensau» existent encore en Europe, principalement en Allemagne. Trois sont recensées en France, dans des régions ayant été sous influence germanique durant le Moyen-Âge. L’une se trouve perchée dans la chapelle Notre-Dame du Carmel, au sein de la cathédrale de Metz. Deux autres se trouvent à Colmar: une sur la façade de la cathédrale, l’autre sous forme de gargouille à la collégiale Saint-Martin. »