Claas Relotius était un journaliste vedette, une des plumes du Spiegel, un jeune homme de 33 ans qui, le 3 décembre, à Berlin, s’était vu décerner le Prix du meilleur reportage de l’année pour un article sur la guerre en Syrie paru en juin dans le grand hebdomadaire allemand.
Deux semaines plus tard, la gloire a laissé la place à l’opprobre. Dans un long article publié mercredi 19 décembre sur son site internet, le Spiegel affirme que « toutes les sources » du reportage pour lequel Claas Relotius a été primé sont « douteuses ». Avant d’ajouter : « Beaucoup de choses sont purement imaginées, inventées, mensongères. Citations, lieux, scènes, personnages soi-disant de chair et de sang. Fake ! »
Mais l’accusation ne s’arrête pas là. Selon le Spiegel, ce sont au moins quatorze des quelque soixante articles écrits par Claas Relotius dans l’hebdomadaire depuis 2011 qui seraient « en partie falsifiés ». D’autres titres pourraient être concernés : avant d’être intégré à la rédaction du Spiegel, en 2017, le journaliste avait « pigé » pour de nombreux autres journaux, comme la Süddeutsche Zeitung, la Frankfurter Allgemeine Zeitung ou Die Welt.
Source : Le Monde