Le monde devient fou. Les idéologies contemporaines absurdes grignotent du terrain et empiètent toujours plus sur nos libertés. En continuant à ce rythme-là, l’étau finira par se faire si oppressant pour les européens, que dans un accès de colère, des peuples sortiront de leur torpeur et se révolteront contre les kapos du dogme de la tolérance.
Cinq humoristes invités à se produire dans une université de Londres ont reçu des contrats dans lesquels ils devaient s’engager à traiter leurs sujets de «façon respectueuse et bienveillante». Les étudiants qui ont organisé cette soirée à la prestigieuse School of Oriental and African Studies ont voulu s’assurer à l’avance que personne dans le public ne se sentirait offensé par les blagues. Ils ont donc envoyé à chaque humoriste participant un texte expliquant qu’ils voulaient «procurer un safe space», soit un espace sécurisé, dans lequel tout le monde puisse écouter du stand-up.
«En signant ce contrat, vous acceptez notre politique de tolérance zéro envers le racisme, le sexisme, les discriminations fondées sur la classe sociale, l’âge et le handicap, ainsi que l’homophobie, la biphobie, la transphobie, la xénophobie, l’islamophobie, l’antireligion et l’anti-athéisme», ont écrit les étudiants.
«Tous les sujets doivent être présentés d’une façon respectueuse et bienveillante. Cela ne veut pas dire que tous les sujets ne peuvent pas être discutés. Mais cela doit être fait d’une façon respectueuse et non-injurieuse».
Connaître le travail des humoristes invités pourrait probablement suffir à assurer que leurs blagues ne soient pas racistes et misgoynes. Mais les étudiants ont pensé qu’une garantie supplémentaire était nécessaire.
L’existence de ce contrat a été rendue publique par Konstantin Kisin, un humoriste qui a décidé de ne pas participer à cette soirée dans ces conditions. Sur Twitter, il a partagé un extrait du contrat et écrit que le titre du document («formulaire du contrat de comportement») l’avait «presque fait vomir.»
«Evidemment que les humoristes ne doivent pas pouvoir aller sur scène avec l’intention d’être raciste ou homophobe, a-t-il expliqué au Guardian. Mais les comédiens expérimentent et repoussent les limites… Il est vital qu’on ne les empêche pas d’expérimenter ou qu’on ne les force pas à signer des contrats.»