Le géant français de la construction navale militaire a annoncé mercredi qu’il changeait de nom et de logo. Fondé il y a près de 400 ans par Richelieu (les « arsenaux »), et après avoir des siècles durant fourni nos forces navales face à l’Angleterre, ce fleuron industriel et morceau de notre patrimoine s’appelle désormais… « Naval group » !
Un monstrueux anglicisme, alors que le groupe n’a pas changé de propriétaires.
Quelle tristesse…
Certes, le groupe portait le nom peu lyrique de DCNS (pour « Direction de la construction navale et des services ») depuis 2007, après plusieurs changements de noms. Mais pourquoi un nom anglais, si ce n’est par adhésion à la mode, au mondialisme, à l’idée de fin de la France ?!
Pour le PDG Hervé Le Guillou, ce changement obéissait à un double message :
« Un message à nos partenaires internationaux pour être compris, pour montrer que nous ne sommes plus l’administration mais une véritable entreprise tournée vers l’international » ainsi qu’un message « vers les 900 jeunes que nous allons embaucher cette année, pour les attirer et leur montrer en un seul mot ce trait d’union entre le passé et notre avenir et leur montrer qu’ils rentrent dans une famille ». (source)
On a d’abord envie de dire à M. Le Guillou que Naval Group, ça ne fait pas « un seul mot ». Puis de lui expliquer qu’on n’est pas obligé d’utiliser des mots anglais pour être séduisant à l’international. Il suffit d’un nom facile à prononcer et à retenir en français et en anglais, et qui sonne bien.
D’ailleurs, avant Hervé Guillou, plusieurs grands patrons du secteur ont souhaité changer le nom de leur groupe pour impulser une nouvelle dynamique : Thales (ex-Thomson CSF), Airbus (ex-EADS), Safran (ex-Snecma et Sagem), ODAS (ex-Sofresa).