Auditionné le 7 ocotbre par les députés de la commission de la défense, le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (cema), a exprimé son inquiétude et a prévenu les élus des risques en cas de nouvelles coupes.
« Il n’y a pas de gras dans nos armées. On attaque le muscle, alors que la situation sécuritaire se dégrade ! C’est mon devoir de vous le dire. (…) Nous payons le prix du sang. Nous attendons une légitime solidarité pour les coûts financiers !» «Le chef des armées, le Président de la République, m’a confié une mission. Il a garanti les moyens de cette mission : ce sont les 31,4 milliards d’euros pour 2015. Certes, rien que les 31,4 milliards d’euros, mais la totalité des 31,4 milliards d’euros ! Je crains l’infiltration rampante, le grignotage progressif de nos ressources financières. J’ai besoin des ressources 2015 en temps et en heure ».
Sur le moral des troupes, le cema a été là aussi explicite : « Le moral de nos soldats, marins et aviateurs est changeant. Il est excellent en opérations. Il est parfois fragile dans la vie quotidienne. Il est à surveiller. C’est une préoccupation majeure. Les efforts consentis, au quotidien, par nos soldats ne se conçoivent que dans une réelle perspective de retour à un niveau acceptable en matière de condition de vie et de travail. Ce n’est que justice sociale ! Je crois vraiment qu’il ne faut pas se cacher que toute économie supplémentaire demanderait d’autres efforts et induirait un risque non maîtrisé d’aller au-delà du seuil de l’acceptabilité sociale ».