Si en France, le communautarisme religieux lors des élections n’est (pour le moment) pas une réussite, c’est légèrement différent en Belgique. Il conviendra de suivre attentivement les résultats de l’élection de ce mois-ci, pour se faire une idée de la progression de l’islam militant et politique outre-Quiévrain. A noter que le président du parti n’hésite pas à adoucir en façade le discours, pour mieux amadouer les électeurs et les autorités.
Le parti ISLAM avait créé la surprise en 2012 en décrochant deux sièges de conseiller communal, l’un à Anderlecht et l’autre à Molenbeek. Désormais, la formation religieuse espère bien passer un cap à l’occasion du scrutin communal d’octobre 2018.
Depuis sa création en 2012, le parti ISLAM a davantage fait parler de lui par ses positions radicales plutôt que par l’action de ses deux conseillers communaux, lesquels se feraient plutôt discrets depuis leur élection, rapportait La Dernière Heure en mai 2015.
Et pour cause, le parti islamique n’avait pas caché à l’époque son intention d’instaurer la charia en Belgique, suscitant pas mal d’inquiétudes au sein des autres partis politiques comme chez les citoyens. Une pétition mise en ligne et signée par 24.000 personnes réclamait d’ailleurs l’interdiction de siéger des deux élus, en vain.
Si le programme du parti ISLAM n’a pas foncièrement évolué, sa communication s’est par contre adoucie. C’est ce qu’il ressort de l’entretien accordé par le fondateur du parti, Redouane Ahrouch, à nos confrères de La Capitale. Il y explique notamment sa volonté d’appliquer une charia « occidentale », basée, entre autres, sur le devoir de ne pas s’endetter ou encore sur le fait de baser l’impôt sur les bénéfices.
« La Charia en arabe veut dire la voix. Nous avons une autre conception, plus orientée vers les problèmes socio-économiques et les problèmes familiaux », précise M. Ahrouch.
Pas de femme en tête de liste
En 2018, ISLAM déposera des listes dans six communes bruxelloises et une autre à Liège, annonce Redouane Ahrouch. Des listes désormais ouvertes aux femmes (la parité sur les listes étant devenue une obligation pour les élections communales en Région bruxelloise, ndlr), au grand dam de l’élu anderlechtois, qui assure qu’aucune d’entre elles ne figurera en tête de liste. Redouane Ahrouch estime d’ailleurs que l’obligation de parité a été instaurée afin de bloquer l’ascension de son parti.
Qu’ils se la mettent dans le fion leur charia