Le bilan des violences perpétrées par Boko Haram au cours des deux derniers mois dans le Diocèse de Maiduguri est terrible : 185 églises incendiées et plus de 190.000 personnes contraintes à l’évacuation. Le territoire de ce diocèse s’étend sur les Etats de Borno, Yobe et sur une partie de l’Etat d’Adamawa, dans le nord du Nigeria.
Au cours de ces deux derniers mois, 11 villes situées sur le territoire du Diocèse sont tombées entre les mains de Boko Haram . « Il y a trente jours, les communautés catholiques de Gulak, Shuwa, Michika, Bazza et d’autres encore ont été saccagées par de cruelles attaques des terroristes de Boko Haram » affirme le Directeur des Communications sociales du diocèse.
« Gwoza et Magadali sont sous le contrôle despotique et tyrannique des terroristes depuis 60 jours » souligne le Père Obasogie. « Nos prêtres ont dû évacuer alors que les habitants, qui devaient célébrer l’indépendance en tant que nation libre, pleurent leurs morts et sont réduits à l’état d’évacués. Où est dès lors la liberté ? » interroge le prêtre.
Le Père Obasogie décrit les conditions terribles dans lesquelles sont contraints à vivre les évacués, accueillis chez des parents et amis – parfois par groupes de 60 à 70 personnes – ou dans des structures improvisées.
Ces réfugiés parlent aussi de ceux qui ne sont pas parvenus à s’enfuir, personnes âgées ou malades mais aussi jeunes. Les femmes sont victimes de violences sexuelles alors que se répand la pratique de décapitation des otages de la part des terroristes, comme cela a été le cas pour un pilote militaire capturé après s’être parachuté de son avion abattu par Boko Haram le 11 septembre… Ce fut également le cas pour au moins sept personnes dont l’identité n’est pas encore connue, décapitées lundi dernier dans la ville de Ngambu, située dans l’état du Borno, au nord-est du Nigéria.
Quelques 30.000 Chrétiens de Yola sont actuellement en fuite et vivent « dans des conditions inhumaines, dans des grottes, des montagnes ou dans la forêt » a déclaré Monseigneur Stephen Dami Mamza, évêque de Yola, qui continue à craindre de nouvelles attaques…
Hier, 7 octobre, s’est ouvert à Niamey, capitale du Niger, un sommet régional pour la lutte contre Boko Haram, qui menace actuellement également les pays limitrophes, ainsi que le démontre la mort de 7 personnes dans le nord du Cameroun, tuées par une roquette tirée par les intégristes musulmans.
Encore une fois, silence total de nos autorités sur ces monstruosités commises par des islamistes, trop occupées qu’elles sont à dénoncer les « amalgames »…