Bernard Lugan : Du 19 au 21 avril 2015, M. Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants effectuera un « voyage mémoriel » en Algérie. Une mémoire sélective puisqu’il est prévu un déplacement à Sétif, repentance oblige…, mais pas à Oran où des centaines de Français furent massacrés et enlevés le 5 juillet 1962 (de Ternant, 2001; Jordi, 2011; herodote.net/5 juillet 1962; Mathias, 2014 et Pervillé, 2014). Le secrétaire d’Etat français n’ira pas davantage à la mine d’El Halia où, le 20 août 1955, 132 Européens furent assassinés; ni d’ailleurs sur l’un des nombreux lieux de supplice des Harkis.
Le déplacement du secrétaire d’Etat français à Sétif s’effectuera à la veille des cérémonies du 70° anniversaire des évènements sanglants qui marquèrent la ville et sa région. Plus qu’un symbole, c’est un gage que François Hollande donne là au noyau dur de son électorat. Les porteurs de valises et leurs héritiers demandent en effet depuis des années que la France « reconnaisse sa responsabilité dans la répression » de Sétif. Une telle reconnaissance serait d’ailleurs la suite logique de la politique définie le 17 octobre 2012 par François Hollande quand il rendit un hommage plus que déplacé aux prétendues « victimes » de la manifestation interdite du 17 janvier 1961 à Paris [1].
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