Dimanche, alors que le ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinottia, évoquait pour mars un projet de loi relatif à la famille et incluant la procréation médicalement assistée, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, la recadrait, précisant attendre l’avis du comité consultatif national d’éthique. Ce qui suppose un délai de plusieurs mois supplémentaires.
Un couac gouvernemental que le président des députés PS, Bruno Le Roux, a qualifié lundi sur Europe 1 de « péripétie de calendrier« . Alors qu’on lui demande s’il s’agissait d’un « manque de coordination, d’un recul, d’un couac« , M. Le Roux a répondu : « Pour moi, c’est une péripétie de calendrier qui n’enlève rien au fait que le gouvernement a confirmé qu’avant la fin de l’année, en accord avec le débat qui va avoir lieu avec le comité consultatif national d’éthique, il y aura un texte du gouvernement qui comprendra la PMA. » Et il poursuit : « Nous avons été élus en 2012, si ce texte était déposé en 2013, je considère toujours que ce sera dans la première partie du quinquennat (…) Je savais que le Premier ministre souhaitait qu’il y ait un débat sur cette question« , a-t-il conclu.
Comment ne pas discerner dans de tels propos une absence totale d’honnêteté intellectuelle ? Car à quoi sert-il de solliciter l’avis du comité consultatif national d’éthique si la décision finale est de toute façon arrêtée ? Preuve que la démarche des socialistes est exclusivement idéologique. Soit ils ne reconnaissent aucune compétence au comité d’éthique qu’ils font mine de consulter pour se donner bonne conscience ou pour rassurer les Français, soit ils ont de toute façon décidé de se passer de tout éclairage éthique, car dans leur structure de pensée, le progrès est conditionné par l’émancipation de toutes valeurs morales qui ne soit pas déterminées par la volonté individuelle : ou la négation de toute transcendance.
N’était-il pas déjà écrit, quoiqu’il en soit des pseudos débats qui se déroulent à l’Assemblée, que si le mariage « homosexuel » faisait l’objet d’une législation, la PMA s’ensuivrait nécessairement ? Si l’on marie entre elles les personnes de même sexe, au mépris des évidences anthropologiques, sociales et historiques, pourquoi ne pas pousser l’entorse à une loi naturelle qui est de toute façon niée, jusqu’à autoriser ces personnes à avoir des enfants ? N’est-ce pas là l’aboutissement logique du projet de loi ?