• 1569 : bataille de Jarnac entre l’armée royale et les huguenots français.
Au cours de la 3e guerre de religion, le Lieutenant-général du Royaume Henri d’Anjou (futur Henri III) passe sur la rive droite de la Charente et surprend les Huguenots, installés dans Jarnac.
Leur chef Condé charge avec toute sa cavalerie. Il se fait encercler et sa cavalerie est anéantie. Lorsqu’il veut se rendre au Duc d’Anjou, il meurt d’un coup de mousquet. Gaspard de Coligny réussit à se replier avec 6 000 de ses soldats sur La Rochelle. Victoire royale.
Le futur Henri IV (dans l’armée huguenote) ayant appris la mort du prince de Condé se jette au plus fort de la mêlée et en est retiré de force par ses officiers. Ouvrant son pourpoint à cause de la chaleur il laisse entrevoir un … scapulaire à l’effigie de Notre Dame. La vue de cet objet catholique stupéfia tellement son entourage que sa mère, la dure Jeanne d’Albret, dut expliquer que ce scapulaire a été mis autour du cou du futur roi le jour de sa naissance.
• 1634 :
l’Académie française ouvre sa première séance. Le nom « Académie française » est adopté huit jours plus tard. Les membres se sont nommés « académistes », puis « académiciens » et doivent se préoccuper de la pureté de la langue et la rendre capable de la plus haute éloquence : mission largement abandonnée aujourd’hui. Le Cardinal de Richelieu est le premier protecteur de la jeune institution.
• 1682 : l’explorateur René-Robert Cavelier de La Salle prend possession de la Louisiane au nom du roi de France.
Au cours de son deuxième voyage en Nouvelle-France, Cavelier de La Salle s’embarqua sur le Mississipi le 13 février 1682, accompagné de 22 Français et d’une trentaine d’autochtones, et parvint sans incident à l’embouchure de la rivière des Arkansas, point où les explorateurs Louis Jolliet et Jacques Marquette, découvreurs des sources du Mississipi, s’étaient arrêtés en 1673.
Ce 13 mars , René-Robert de La Salle planta donc à cet endroit une croix à laquelle étaient attachées les armes royales, et prenait solennellement possession du pays au nom de la France. La cérémonie terminée — une cérémonie plus officielle aura lieu le 9 avril suivant —, l’exploration reprit son cours. On évitait soigneusement toute difficulté pouvant amener un engagement avec les indigènes qui se montraient au bord du fleuve : on leur offrait des présents contre des vivres lorsqu’ils faisaient un bon accueil aux explorateurs ; les canots s’écartaient si l’attitude des riverains était agressive. Parfois on trouvait un village, comme celui de Tangibaho, rempli de cadavres et de sang jusqu’aux chevilles. À cette vue, les Français regagnaient en toute hâte le courant qui les éloignait de pareilles scènes de meurtre, et se tenaient sur leurs gardes dans la crainte d’une surprise.
• 1954 : à Dien Bien Phu, début de la bataille et chute du poste avancé « Béatrice ».
Les prévisions des renseignements français transmises au colonel de Castries sont exactes. À 17h, le général Giap ordonne le début de l’attaque contre le camp retranché. Mais si les Français avaient bien anticipé le lieu, le jour et même l’heure de l’attaque, ils vont être totalement surpris par la manière. Car le Viêt Minh ne donne pas immédiatement un assaut frontal d’infanterie. Giap déclenche en fait une formidable préparation d’artillerie sur le PA Béatrice, au nord-est du dispositif français…
En quelques heures, des milliers d’obus – près de 9000 tirés dans la nuit – s’abattent sur les légionnaires qui défendent la position. Béatrice est littéralement laminée. Le commandant Pégot et ses adjoints sont tués dès les premières minutes de l’engagement. Le lieutenant-colonel gaucher est tué peu de temps après par un obus tombé directement sur son abri. Les liaisons radios sont rompues, empêchant une riposte efficace de l’artillerie française. Puis les troupes de Giap se lancent à l’assaut en adoptant la technique de la vague humaine qui consiste à envoyer un maximum de soldats, au mépris des pertes, pour submerger l’ennemi par le nombre. L’assaut dure plusieurs heures. Les soldats Viet Minh font preuve d’un véritable fanatisme. Plusieurs se font volontairement sauter sur les barbelés français pour permettre à leurs camarades de passer plus facilement derrière eux. Sonnés, écrasés par le déluge d’artillerie, sans officiers, sans ordres, sans communications, les légionnaires défendent pourtant la position avec un courage et une énergie incroyables. Ils se battent férocement, la plupart du temps au corps à corps. A l’arme blanche. A mains nues. Mais ils doivent finalement céder devant les vagues successives et interminables des soldats du Viêt Minh qui n’en finissent pas de revenir à la charge en hurlant… Vers minuit, Béatrice est prise.
La sauvagerie de ces premiers engagements va désormais être une constante pendant toute la bataille de Dien Bien Phu.