Ce jour-là, en Inde, trois siècles de souveraineté française prenaient fin.
Le gouvernement français abandonnait ses comptoirs, réunis sous le nom d’Établissements français. Cinq noms que des générations d’écoliers avaient égrenés : Pondichéry, Yanaon, Karikal, Mahé et Chandernagor, qui étaient devenus français en 1763, lors de la signature du traité de Paris.
Au devant la pression et les menaces du gouvernement de l’Inde moderne (immense état né en 1947), de la trahison de certains Français – souvent communistes ou socialistes -, et en dépit de la vision pro-française de certains de ces territoires, le gouvernement français (le même qui avait lâché l’Indochine aux communistes), abandonnera les comptoirs indiens… sans même demander de compensation !
L’Inde française 1741-1754 :
Et les cinq comptoirs rescapés jusqu’en 1954, lieux de rencontre entre deux cultures :
• Chandernagor, la ville de la lune, enfouie sous les cocotiers au plus profond du Bengale.
• Karikal, célèbre pour ses rizières et ses plantations d’arachide.
• Mahé, sur la côte de Malabar, où les bateaux chargeaient du poivre, du bois de santal et de la cardamone.
• Pondichéry, qui n’était q’n village lorsque Bellanger de Lespinay s’y installa en 1673 dans une maison abandonnée, à deux cents mètres de la mer. La ville connut son âge d’or sous le gouvernement de Dupleix, qui rêva pour la France un empire colonial en Inde (carte ci-dessus). Aujourd’hui, l’ancienne capitale des « Etablissements français de l’Inde », avec ses rues tracées au cordeau et son atmosphère créole, rappelle parfois la Nouvelle Orléans.
• Yanaon, enfin, le plus petit des comptoirs, au bord de l’embouchure du grand fleuve Godavari.