• 1312 : pressé par Philippe le Bel, Clément V, par la bulle Vox in excelsis, prononce la dissolution du fameux et puissant ordre du Temple, qui avait été créé en 1119 à Jérusalem.
• 1732 : à Paris, la plus ancienne loge maçonnique française connue, Au Louis d’argent, reçoit ses lettres patentes de Londres. Elle se réunissait en fait depuis le 12 juin 1725 dans un restaurant tenu par un Anglais.
• 1882 : mort de Jesse James, célèbre hors-la-loi américain, qui fut en réalité un guérillero sudiste. Il est assassiné par un membre de son gang. Alain Sanders lui a consacré une biographie.
• 1962 : à Alger, attaque par l’OAS de la clinique du Beau-Fraisier, repaire des terroristes du FLN : 9 morts, 30 blessés. C’est aussi l’occasion de voir à l’œuvre l’une des premières grandes opérations de manipulation médiatique…
« Les patients étaient tous des FLN connus et fichés comme tels ». Ces propos sont rapportés par des officiers du 2e Bureau (renseignement militaire) tandis que dans le même temps, le préfet Vitalis Cros déclarait: « les patients de l’établissement n’avaient rien à voir avec les rebelles ».
L’opération à l’encontre de la clinique est précédée par la découverte de « sépultures improvisées » (charniers) d’Européens dans le secteur de la clinique. Il est à préciser que la période pendant laquelle fut menée l’action est une période de désengagement de l’armée française, les accords d’Evian ayant entraîné le « cessez-le-feu ».
L’armée n’avait plus à fournir la protection des Européens. La découverte de ces sépultures a lieu dans un secteur dont le commandement militaire était, sinon favorable à l’OAS, tout du moins se sentait impliqué dans la protection des Européens.
Les « commandos Delta » de l’OAS, intervenant donc sur un renseignement d’origine militaire, verront leur entreprise se solder par un discrédit majeur pour l’organisation. Ce discrédit ne toucha que l’opinion métropolitaine mais convainquit beaucoup que l’OAS pratiquait « un terrorisme aveugle ».
Les médias furent invités à venir constater sur place les dégâts causés par les « Deltas ». Le Monde du 4 avril titra en première page: « l’OAS commet de nouveaux crimes en Algérie ». La découverte du charnier précédent n’avait, elle, pas fait l’objet de révélations dans la presse… (source)
Sur ce thème, on peut lire Une autre histoire de l’OAS, de Pierre Descaves.
• 1969 : Paul VI promulgue le missel du concile Vatican II et bannit la messe traditionnelle. La débâcle religieuse due au progressisme commence à faire rage. Voir les détails en fin d’article.
• 1994 : décès à Paris du professeur de médecine Jérôme Lejeune, le plus connu des universitaires catholiques français opposé à l’avortement.
• 1996 : arrestation de Theodor Kaczinski, dit Unabomber, brillant mathématicien et ancien professeur à l’université de Berkeley. Âgé de 55 ans, il a effrayé l’Amérique pendant 18 ans en envoyant seize colis habilement piégés à des professeurs d’université ou des mathématiciens, personnes qu’il jugeait responsable d’une évolution technique destructrice pour l’humanité (3 morts, 23 blessés).
Il vivait depuis 25 ans dans une cabane du Montana. Il avait négocié l’arrêt de ses envois de colis en échange de la publication dans plusieurs grands journaux américains de son Manifeste : l’avenir de la société industrielle, fort intéressant au demeurant. Son frère reconnut son style et le dénonça au FBI.
► A propos de la promulgation de la « nouvelle messe »
Ce jour de 1969, Paul VI introduisit un nouveau rite de la messe, avec la constitution Missale Romanum. Il s’agissait d’un rite constitué ex novo. Prévu en latin, il fut très vite célébré dans les langues locales et contribua à vider largement les églises (« sans le latin la messe nous em… » chantait Brassens).
La messe traditionnelle, codifiée par le grand concile de Trente (1563) mais remontant à bien plus loin, fut de facto interdite et les prêtres qui voulaient continuer à la célébrer persécuté. Certains en moururent de chagrin.
Après la « réforme » (pour ne pas dire « révolution ») théologique opérée par le concile Vatican II (qui voulut concilier la religion catholique et le monde moderne issu des « Lumières », et qui fut un « 1789 dans l’Eglise » d’après le cardinal Suenens, l’un de ses artisans), c’était au tour de la « réforme » liturgique, décidée par ce même concile.
En janvier 1964, Paul VI avait institué une Commission, en vue de l’élaboration du nouveau rite, d’une ampleur démesurée : 250 experts, sans compter les cardinaux et les évêques. À partir de la session d’octobre 1966, cinq, puis six observateurs protestants assistèrent aux assemblées de ce Consilium (en effet il fallait que le nouveau rite permette d’ôter les obstacles au rapprochement avec les protestants…).
Une partie essentielle de ce nouveau rite a été rédigée dans l’urgence… au bistrot.
Dans la première version de l’Institutio generalis du nouveau missel, à l’article 7, on lit : « la Cène dominicale ou Messe est la synaxe sacrée ou le rassemblement du peuple de Dieu se réunissant sous la présidence du prêtre, pour célébrer le mémorial du Seigneur. » Cette définition n’implique ni la Présence Réelle et la Transsubstantation, ni la réalité du Sacrifice, ni la sacramentalité du prêtre qui consacre, ni la valeur intrinsèque du Sacrifice eucharistique indépendamment de la présence de l’assemblée, et est donc contraire à ce qu’a défini le Concile de Trente.
Le nouveau rite « s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la Sainte Messe, telle qu’elle a été formulée à la XXème session du Concile de Trente, lequel, en fixant définitivement les « canons » du rite, éleva une barrière infranchissable contre toute hérésie qui pourrait porter atteinte l’intégrité du Mystère », signalèrent les cardinaux Ottaviani et Bacci, à l’occasion de la parution du Bref examen critique du nouvel Ordo missae (en 1969 même).
Ce texte a été réédité et est disponible ici. Nous invitons tout le monde à le lire pour prendre rapidement connaissance du débat.
Pour aller plus loin, on pourra lire le remarquable et complet ouvrage de l’abbé Cekada, paru récemment : la Messe de Paul VI en question.
Nous conseillons aussi, entre autres excellents et nombreux livres, L’Explication de la messe (traditionnelle, cette fois) de Dom Guéranger. Une belle initiation à la liturgie millénaire de l’Eglise latine.