• 1661: à l’occasion de la mort de Mazarin, Louis XIV décide d’être son propre premier ministre. Il effectue une entrée fracassante au Conseil, en tenue de chasse, fouet à la main. Ces objectifs, avec Colbert, sont de faire rendre gorge aux profiteurs et de ramener la noblesse à la cour.
• 1831: le roi Louis-Philippe 1er fonde la Légion étrangère, en vue d’encadrer les recrues étrangères, à commencer par les mercenaires suisses. Il renoue ce faisant avec la tradition des régiments étrangers attachés aux rois de France. C’est en Algérie que la légion s’illustre pour la première fois, sous la devise : « Honneur et Fidélité », avant d’acquérir ses lettres de noblesse à Camerone (Mexique).
• 1945 : à l’initiative de ses nombreux responsables ayant appartenu à la Résistance, le très important « Parti social français » de François de la Rocque doit tenir son congrès, mais le gouvernement provisoire de De Gaulle annonce que le PSF est et demeure dissous.
Or, en fait, l’Union interfédérale du PSF a été dissoute par le général allemand Oberg le 2 novembre 1942. Malgré une ordonnance de non-lieu du 22 mai 1946, la formation légale et légaliste du colonel de la Rocque (lui-même arrêté par la Gestapo début 43 et interné jusqu’à la fin de la guerre) demeurera interdite par le pouvoir gaulliste pour empêcher la renaissance d’un parti nationaliste.
Signalons que des mémoires (carnets de captivité) du général de La Rocque ont été récemment publiés (voir ici).
• 1945 : les 9 et 10, coup de force japonais en Indochine. 60 000 Japonais attaquent perfidement 12 000 Français des garnisons de Langson, Hanoï, Hué, Saïgon.
Arrestation des amiraux Decoux et Bérenger, du général Aymé, etc. Massacre à Langson. Décapitation du général Lemonnier et du résident Auphelle. La colonne Alessandri amorce son repli vers la Chine.
Plusieurs milliers d’Européens (et davantage encore d’indigènes profrançais) mourront durant ces 48h ou pendant l’inhumaine captivité qui suivra.
Cette action japonaise va semer le chaos en Indochine, promouvoir le Viet-Minh communiste et porter un rude coup à la présence coloniale de la France – dont l’administration est totalement désorganisée – dans le Sud-Est asiatique.
Voir détails de cette horrible journée en fin d’article.
• 1971 : à l’issue d’un meeting d’Ordre nouveau, au Palais des sports de la porte de Versailles, de violents incidents opposent militants nationalistes et opposants gauchistes.
On compte 80 blessés parmi le service d’ordre.
Source Ephémérides nationalistes
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► C’est à Langson, verrou de la porte de Chine, que le courage des Français et la cruauté des Japonais atteignent des sommets.
Lors du coup de force de 1945 en Indochine, l’empire du Japon prend par surprise et avec perfidie le contrôle total de l’Indochine française, où son
armée était présente depuis 1940. Après avoir détruit l’administration coloniale française, les Japonais suscitent les proclamations d’indépendance du Việt Nam, du Laos et du Cambodge. Des actions de guérilla s’ensuivent, mais la reddition du Japon survient avant qu’une riposte de grande ampleur puisse être mise en œuvre par la France. Il en résulte une situation chaotique au cours de laquelle le Việt Minh, durant l’épisode dit de la révolution d’Août, s’empare momentanément d’une partie du territoire vietnamien.
Dans les premiers jours de mars 1945, les troupes japonaises sont déployées autour des garnisons françaises. Le 9 mars 1945 au soir, l’amiral Decoux, gouverneur général de l’Indochine, reçoit l’ambassadeur japonais Matsumoto pour une réunion de routine. À 19 heures, l’ambassadeur présente un ultimatum exigeant que les troupes françaises passent immédiatement sous commandement japonais. Decoux essaie de gagner du temps, mais les premiers coups de feu éclatent dans Saïgon. L’opération Mei est déclenchée.
À 21 heures, Decoux et ses adjoints sont mis aux arrêts. Entre 20 heures et 21 heures, les garnisons françaises sont attaquées par surprise par l’Armée impériale japonaise. Plusieurs officiers administrateurs et officiers français sont exécutés : à Lạng Sơn, le colonel Robert et le résident Auphelle, invités à dîner ce soir-là par leurs homologues japonais, sont arrêtés par surprise, et décapités à coup de sabre, de même que le général Lemonnier qui refusait de donner l’ordre de capituler. À Thakhek, l’administrateur Colin et l’inspecteur Grethen sont également tués. À Đồng Đăng, le commandant Soulié est tué après avoir repoussé trois assauts ; le capitaine Anosse, qui a pris le commandement de la contre-attaque, tient trois jours et trois nuits mais doit cesser le feu également à court de munitions et sa garnison décimée. Les Japonais l’honorent de cet exploit puis le massacrent aussitôt ainsi que 400 prisonniers.
À Hanoï marsouins et tirailleurs de la citadelle tiennent vingt heures à un contre dix, menés par le capitaine Omessa, et repoussent trois assauts dont le dernier est qualifié de fait d’armes, mais qui finit par lâcher à court de munitions. Toujours à Hanoï, le capitaine Regnier est torturé et massacré pour avoir refusé la reddition. Son adjoint, le lieutenant Damez, repousse pendant quatre-vingt-dix heures les Japonais en leur occasionnant de lourdes pertes et finit par s’enfuir en forçant les lignes japonaises, après avoir incendié le poste. Au quartier Balny, le lieutenant Roudier tient jusqu’à l’aube. On relève particulièrement le fait d’armes de la vingtaine d’hommes, artilleurs, et leurs trois sous-officiers, retranchés dans « La Légation » à Hué, commandés par « deux officiers remarquables » (selon Le Figaro des 8 et 9 mars 1980), le capitaine Bernard et le lieutenant Hamel, qui résistent toute la nuit contre trois compagnies de Japonais équipés de blindés et d’artillerie. Le capitaine Bernard, blessé, est fait prisonnier et sera miraculeusement épargné. Il passera, comme des milliers de soldats et de civils français, le reste de la guerre en camp de concentration, sous le commandement japonais, puis viet minh.
Sur les 34 000 Français métropolitains présents dans la région, plus 12 000 militaires d’origine métropolitaine, plus de 3 000 sont tués en moins de 48 heures, dont le paléontologue français Josué Hoffet. L’administration coloniale française est détruite de fait. Les postes militaires français à travers toute l’Indochine (Annam, Tonkin, Cochinchine, Laos, Cambodge) sont touchés. Les troupes japonaises prennent notamment les citadelles d’Hanoï et de Lạng Sơn et y massacrent les Européens et les troupes annamites, malgré les promesses faites en cas de reddition. Des camps de prisonniers sont créés pour y parquer civils et militaires. À Hanoï, les généraux Mordant et Georges Aymé commandent la résistance, mais celle-ci doit finalement capituler au bout de quelques heures.
Au Tonkin, le général Sabattier, méfiant, a transféré peu avant le coup de force son poste de commandement hors d’Hanoï, tout en mettant en garde son subordonné le général Alessandri. Tous deux dirigent une résistance de quelques milliers d’hommes. Une partie des troupes françaises est faite prisonnière, tandis que d’autres « prennent le maquis », l’armée japonaise mettant à prix chaque militaire français échappé, pour 1 000 piastres chacun. Les groupes français, baptisés plus tard « colonne Alessandri », parviennent en Chine, où ils se mettent à la disposition de la Mission militaire française en Chine.
L’armée japonaise, en particulier les services de la police secrète japonaise (la Kenpeitaï), a souvent recours à la torture par l’eau.
Les six mois de captivité (les Européens sont parqués dans le camp de Hoa Binh : travaux forcés, paludisme, dysenterie) se soldent par plus de 1 500 disparus. Les prisonniers indochinois sont utilisés comme bêtes de somme par les troupes japonaises en opération et meurent par centaines, de mauvais traitements. Cette opération désorganise complètement l’administration coloniale. Tout en mettant en place sa propre administration militaire, le Japon décrète la fin de la colonisation française, encourageant la formation de régimes nominalement indépendants, dans le cadre de sa sphère de coprospérité de la grande Asie orientale.
Ces extraits du livre de Georges Fleury, Mourir à Lang Son, retracent de façon poignante la perfidie nippone :
« Les cloches de l’évêché de Lang Son ne sonnent pas en ce matin de mars 1945. Les ouailles de Mgr Hedde ne se risquent pas dans les rues parcourues par des patrouilles nippones. Au-dessus de la ville morte, les rescapés du fort Brière-de-l’Isle sont massés dans la cour investie. Un officier japonais ordonne qu’on les fouille une nouvelle fois. Ses fantassins délestent les prisonniers de leur montre et de leur alliance. Ceux qui protestent reçoivent des coups de crosse.
Le commandant Boery n’est toujours pas soigné. Il est pâle. Il a les yeux creux. Il a vieilli de vingt ans mais il ne se plaint pas. Ses officiers tentent de parlementer avec leurs homologues nippons afin qu’il soit conduit à l’hôpital de Lang Son en même temps que les autres blessés. Pour toute réponse, un capitaine japonais lève son sabre. Une rangée d’hommes avance alors vers la ligne mouvante des captifs et, baïonnettes au canon, la repousse de quelques mètres…
L’après-midi est largement entamé lorsqu’une estafette saute d’une voiture venant de Ky Lua. Soudains énervés, les officiers japonais regroupent leurs hommes, leur désignent les Français. Baïonnettes levées, les fantassins en casquette à double pan sur la nuque se placent à un mètre des hommes de Chomette. D’autres nippons entravent les poignets de leurs prisonniers. Réunis en grappe de quinze hommes, les Européens sont poussés à coup de pied au dehors du fort. Les Indochinois et les Africains n’ont pas été attachés. Les Japonais les ont massés sur le mur d’enceinte d’où ils regardent passer sous eux, avec des larmes aux yeux, leurs compagnons qu’ils devinent condamnés à mort.
Chomette, Duronsoy et Lavarde sont liés les uns aux autres par un morceau de la drisse du mât de pavillon. Ils trébuchent sur le sentier caillouteux. Une fois parvenus sur le terre-plein sud du fort, ils aperçoivent des fusils mitrailleurs que les Japonais ont mis en batterie croisée vers le mur où on les pousse à coup de baïonnettes. Des hurlements brisent soudain le silence de la procession maladroite. Les Japonais se sont aperçus qu’il restait un Indochinois parmi les Français. Ils l’empoignent, le tirent de force de la litanie des Blancs mais l’homme, le sergent Jules N’Guyen, tient à rester avec ses compagnons. Un coup de crosse le fait rouler au sol. Deux Japonais le tirent à l’écart où il demeure sans connaissance.
Lorsque tous les prisonniers valides sont alignés sur le mur, leurs vainqueurs amènent les blessés européens sur les remparts…
Sur le terre-plein, un officier japonais lève son sabre. Les culasses des fusils-mitrailleurs claquent. Duronsoy saisit que les Nippons ont décidé de tuer tous les prisonniers.
– Les officiers seulement! hurle-t-il.
Sa voix se perd sous le grondement d’une Marseillaise entonnée par un marsouin. Les Japonais attendent que le premier couplet de l’hymne s’achève. Leur officier abaisse son sabre, des rafales gomment le chant patriotique. Des marsouins, des bigors et des légionnaires crient « Vive la France! » en s’abattant sous les rafales croisées. Sur les murs, leurs compagnons indochinois se détournent du carnage. Leurs gardes les obligent à fixer la tuerie. »
Les blessés seront achevés à la baïonnette…
Un deuxième alignement de condamnés bascule dans le noir. Puis un troisième se met en place. L’infirmier Fernand Cron devance le coup de sabre d’une fraction de seconde. Il plonge sur les corps des suppliciés. La lame l’a entaillé de biais à la hauteur des vertèbres cervicales. Derrière Cron, le soldat Bravaqui s’écroule en hurlant « vive la France! ». Comme il répète son cri de bravade, l’homme qui l’a sabré se laisse tomber sur lui pour terminer la besogne… Une fois le dernier condamné exécuté, les assassins descendent dans la fosse et lardent de coup de baïonnettes les corps emmêlés… »