Le FMI et la comission européenne ont fait avaler un certain nombre de réformes budgétaires à la Grèce. Nous avons déjà évoqué les coupes dans le budget militaire; mais une autre proposition, non aboutie celle-là, est parvenu à nos oreilles.
Daniel Cohn-Bendit a en effet profité de l’occasion pour remettre en cause le financement de l’Église orthodoxe par l’État hellène: « Environ 300 millions d’euros du budget grec va à l’Église orthodoxe« . « L’Église orthodoxe reste un des plus gros propriétaire fonciers du pays ».
Influence du trublion pastèque ou non, la vénérable institution, qui jouissait jusqu’alors d’un statut fiscal privilégié (même sur un plan uniquement matériel, elle reste un important organisme sans but lucratif et de bienfaisance) vient de le voir remis en cause, ses bénéfices fonciers étant désormais taxés en raison de la rigueur budgétaire.
Rappelons que la constitution grecque est rédigée « au nom de la Trinité sainte, consubstantielle et indivisible« , reconnait le rôle de l’Église qui a ‘comme chef notre Seigneur Jésus-Christ » et affirme le caractère inaltérable des Saintes Écritures.
Autant de dispositions qui, bien que plaisantes à lire, n’ont que peu d’applications juridiques possibles. D’autant plus que le traité de Lisbonne, ratifié par les parlementaires en juin 2008, peut permettre au droit européen de passer outre toute norme de droit interne, même constitutionnelle.
Francois Bon
Note: image tirée de l’excellent film « l’île », de Pavel Louguine