Emmanuel Macron s’en est pris aux médias qu’il a appelés à « se ressaisir » et à attaquer la Russie qu’il accuse d’être derrière les gilets jaunes. Ainsi, il a déclaré :
« Les structures autoritaires nous regardent en se marrant. Il ne faut pas se tromper. On est d’une naïveté extraordinaire.
[…] Le boxeur, la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan. Nous n’avons pas construit, comme beaucoup de nations autoritaires, les anticorps au système. Donc, nous, on est des pitres ! La communication officielle ou celle de tous les mouvements traditionnels, elle est très peu active, très peu relayée. Les gens qui sont surinvestis sur les réseaux sont les deux extrêmes. Et après, ce sont des gens qui achètent des comptes, qui trollent. C’est Russia Today, Spoutnik, etc. Regardez, à partir de décembre, les mouvements sur Internet, ce n’est plus BFM qui est en tête, c’est Russia Today. »
Passons sur les amalgames au sujet des Gitans (on serait quand même tenté de lui demander quels mots un Gitan est-il sensé utiliser ? Veut-il nous dire qu’un gitan n’a pas plus de 50 mots à son vocabulaire ?)
Ensuite, voir la Russie derrière les gilets jaunes sans apporter la moindre preuve est d’une stupidité sans nom. Si Russia Today a dépassé BFM, c’est que les gens veulent s’informer différemment, de la part de journaux non subventionnés par le pouvoir en place et non tenus par l’oligarchie (que ce soit quelques milliardaires, des banques ou autres). Du reste, ceci atteste que cette tendance ne se limite pas à quelques activistes d’ultra gauche et/ou d’ultra droite, mais est massif et partagé par la population.
En fait, ce mouvement des gilets jaunes est né d’un ras le bol fiscal qui a été très mal géré. Au lieu d’être à l’écoute et négocier dès le départ, la réponse officielle fut un incroyable mépris, ce qui a renforcé les convictions des gilets jaunes et a créé de nouvelles revendications purement politiques telles que le RIC ou la révocation possible des élus avant la fin de leur mandat. Croire en l’intervention d’Etats étrangers à ce mouvement relève d’un complotisme d’une rare stupidité !