Pour rappel, la promotion 2016-2019 de l’Ecole spéciale militaire (Saint-Cyr Coëtquidan) a été débaptisée, annonce l’armée de terre dans un communiqué paru samedi soir. Enfin, pour être plus précis, c’est le ministère de la Défense, donc en dernier ressort des civils politiciens.
« Depuis le 22 juillet 2017, cette promotion portait le nom de « Général Loustaunau-Lacau » et elle est désormais sans nom. Il s’agit d’une procédure exceptionnelle, qui ne s’était jamais produite depuis 1945 au moins. L’annonce a été faite samedi à Coëtquidan le général Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major de l’armée de terre. Elle suscite évidemment de nombreuses réactions dans les milieux concernés. » (source)
L’armée de terre décrit ainsi son itinéraire : « Saint-cyrien, héros des deux guerres mondiales, Résistant, fondateur du réseau « Alliance », déporté à Mauthausen et député à l’Assemblée nationale dans les années 50, Georges Loustaunau-Lacau est une figure militaire dont les faits d’armes – croix de guerre 14-18 avec 5 citations et croix de guerre 1939-1945 avec palme – avaient alors justifié le choix des différentes autorités ».
Toutefois, « Georges Loustaunau-Lacau (…) a notamment animé en 1938 une maison d’édition nationaliste, La Spirale, après avoir été mis à pied de l’armée pour des activités anticommunistes. (…) La Spirale a publié (…) de nombreux articles anticommunistes, antiallemands et antisémites [opinion très répandu dans la société à l’époque – NDCI] . Il a lui-même écrit au moins un article en 1938 dans lequel il met en doute la loyauté des Français Juifs. »
Au procès honteux du maréchal Pétain, Georges Loustaunau-Lacau, résistant de la première heure tout juste revenu du camp de Mathausen, sidère l’assistance en affirmant : « Je ne dois rien au maréchal Pétain, mais je suis écœuré par le spectacle des hommes qui, dans cette enceinte, essaient de refiler à un vieillard presque centenaire l’ardoise de toutes leurs erreurs.»