« Récemment, l’Élysée a confié au Care, la nouvelle structure d’analyse pilotée par le ministre de la Santé, Olivier Véran, le soin de réfléchir à « l’opportunité de la mise en place d’une stratégie numérique d’identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées ». Comprendre : l’utilisation des données des téléphones portables pour tracer déplacements individuels et potentielles contaminations. Du « tracking » à visée médicale, sur lequel planche aussi Cédric O, le secrétaire d’État au Numérique.
Devant la mission d’information parlementaire, mercredi, le Premier ministre s’est montré elliptique : « On pourrait peut-être, sur le fondement d’un engagement volontaire, utiliser ces méthodes pour retracer la circulation du virus et les contacts de chacun. Mais aujourd’hui, nous n’avons pas d’instrument légal. » Des pincettes qui s’expliquent par le caractère hautement inflammable du débat.
Avocat, spécialiste du numérique et ancien juriste chez Free, Alec Archambault met en garde : « Le smartphone ou la montre connectée sont de formidables outils d’asservissement volontaire. Si le dispositif est disproportionné, si les données ne sont pas fiables et si on dispose d’alternatives moins intrusives, alors le tracking peut porter atteinte aux libertés. On ne sort pas l’arme nucléaire pour faire du maintien de l’ordre! » »
Source : JDD