« Alors que les conducteurs paient déjà plus de 34 milliards d’euros de taxes, le matraquage fiscal va s’intensifier en 2018.
Hausse des tarifs des péages, le 1er février
C’est une tradition, les tarifs des péages autoroutiers seront revus à la hausse un mois après le début de la nouvelle année. Les augmentations varieront entre 1,03 et 2,05 %, soit une moyenne d’1,5 %.
La fin du bonus pour les hybrides rechargeables
C’est une suite logique. Diminué petit à petit au cours des dernières années, le coup de pouce pour les hybrides rechargeables qui rejettent moins de 60 g/km de CO2 n’était plus que de 1 000 € en 2017. Et en 2018, c’est 0 € ! Les autos électriques sont en revanche toujours aidées, à hauteur de 6 000 €.
Une prime à la conversion moins généreuse
L’État offre toujours une aide à ceux qui mettent à la casse un vieux modèle pour acheter à la place un véhicule écolo. Mais pour les électriques, l’aide passe de 4 000 à 2 500 €. Pour les hybrides rechargeables, elle diminue de 2 500 à 1 000 €.
Un malus toujours plus sévère
– Pour les véhicules neufs
Un sérieux tour de vis avait été donné le 1er janvier 2017, avec l’apparition d’une grille de pénalités au gramme près. Pour 2018, le principe reste le même, mais la taxe commence à 120 g/km, au lieu de 127. Ce qui donne de nouvelles voitures « malussées » et un impôt en progression pour toutes celles qui étaient déjà concernées, avec parfois des hausses importantes. Le malus maximal commence dès 185 g/km, au lieu de 191 g, avec un montant augmenté de 10 000 à 10 500 €.
– Pour les véhicules d’occasions
Il y avait déjà un malus sur les véhicules d’occasion, pour ceux qui rejettent plus de 200 g/km de CO2. En 2018, un nouveau système est mis en place en plus, en fonction de la puissance fiscale, afin de toucher plus d’autos, notamment les puissantes hybrides rechargeables. La pénalité est de 100 € pour les autos de 10 et 11 CV, 300 € pour les 12 à 14 CV et 1 000 € pour les 15 CV et plus. Ce malus sera réduit d’un dixième par année écoulée.
Une nouvelle taxe sur les véhicules de 36 CV et plus
Les véhicules dont la puissance fiscale est égale ou supérieure à 36 CV sont impactés par une nouvelle taxe. Le montant minimal est de 500 €, et progresse de 500 € à chaque cheval fiscal avec un plafond de 8 000 € (à 51 CV). Sont épargnés les modèles avec une carte grise « collection ».
Hausse de la fiscalité sur les carburants
Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, les tarifs dans les stations vont s’envoler. Deux raisons pour l’expliquer. D’une part, il y a une nouvelle revalorisation de la taxe carbone. Ensuite, les députés ont validé une hausse progressive de la fiscalité du gazole pour l’aligner en quatre années sur celle du sans-plomb. Ceux qui roulent avec un moteur diesel vont d’ailleurs avoir un réveil difficile, puisqu’en une nuit le litre de gazole va prendre 7,6 centimes. On se retrouvera ainsi avec des prix au-dessus de 1,30 €/litre. Pour l’essence, l’augmentation sera de 3,9 centimes.
Stationnement : une dépénalisation qui fait s’envoler le montant des pénalités
Ceux qui ne paieront pas du tout ou pas assez leur stationnement n’auront plus de PV. Qu’ils ne crient pas victoire, la pénalité est désormais un « forfait post-stationnement » (FPS). Ce changement découle d’une loi de 2014, qui fait que les mairies récupèrent la compétence du stationnement non réglé. Elles devront ainsi gérer le contrôle et seront libres de fixer le montant de l’amende, dans une certaine mesure car le FPS doit correspondre à la somme due pour la durée maximale de stationnement dans la zone. Cela a d’ailleurs poussé des mairies à revoir leur grille tarifaire pour le stationnement ! Actuellement, le PV est à 17 €. Dans la plupart des municipalités, le FPS sera de 35 €. Mais il pourra atteindre 50 € à Paris voire 60 € à Lyon. Certaines villes feront en revanche un geste, avec par exemple seulement 10 € de pénalité à Castres.
Radars : début de la privatisation des voitures banalisées, apparition du radar tourelle
Les 26 véhicules banalisés seront pilotés par des employés d’une société privée, et non des représentants des forces de l’ordre. Le but : utiliser beaucoup plus ces véhicules, qui servent pour l’instant en moyenne une heure par jour. Ce sera désormais entre 6 et 8 heures. La société privée sera rémunérée au forfait et non aux PV distribués. La privatisation sera petit à petit étendue au reste de la France.
En ce qui concerne les cabines installées au bord des routes, leur nombre va passer au cours de l’année de 4700 à 4800. Mais au total, ce seront 1 000 radars qui seront inédits, car une bonne partie du parc sera renouvelée, avec une grande nouveauté : le « radar-tourelle ». Celui-ci sera dans un premier temps capable de contrôler à la fois les feux rouges et la vitesse. Mais il sera par la suite capable de flasher en cas de non-respect des distances de sécurité, de franchissements de ligne blanches ou de stops non respectés.
VTC : toujours plus encadrés
Le 1er janvier entre en vigueur la loi Grandguillaume, qui va permettre de combler un vide juridique : il met fin au statut LOTI dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Le statut LOTI permettait de devenir chauffeur avec une formation plus courte et moins chère que les VTC. En revanche, ces conducteurs avaient la contrainte de transporter au moins deux personnes. La règle était souvent détournée, l’État a donc signé la fin de la récré. Il promet aussi un renforcement des contrôles.
Un contrôle technique plus sévère et donc plus cher, le 20 mai
Une réforme du contrôle technique entrera en vigueur au printemps. Le nombre de points de contrôle va augmenter, et avec lui celui du nombre de points entraînant une contre-visite. Surtout, des défauts jugés critiques seront à corriger dans les 24 heures ! (relire Reportage : le nouveau contrôle technique impossible à passer ? 606 défaillances possibles, 467 soumis à contre-visite, tarif +15-20%)
Le 80 km/h sur les départementales ?
Un conseil national de la sécurité routière aura lieu en janvier. À cette occasion, le gouvernement pourrait annoncer la baisse de la limitation de vitesse sur les départementales. Mais si la mesure est validée, il y a de fortes chances que son entrée en vigueur ne se fasse pas avant plusieurs mois.
Taxation des livraisons à domicile ?
Le gouvernement planche sur une taxation des livraisons à domicile, relire Nouvelle taxe pour le transport de colis : objectif, réduire l’attractivité de la livraison à domicile. »
Source Caradisiac via Réalités routières