Le Japon est sans doute l’un des pays développés où la consommation de stupéfiants est la plus basse au monde. En 2017, le ministère de la Santé nippon publiait des statistiques montrant le caractère presque anecdotique de la drogue dans le Japon actuel: selon les données publiques, seuls 1,2% des Japonais et Japonaises âgées de 15 à 64 ans ont testé au moins une fois dans leur vie la marijuana et à peine 0,4% ont fait de même avec les amphétamines. Les chiffres pour les États-Unis étaient respectivement de 42,1% et de 6,3%.
Pourtant, le Japon n’a pas toujours été un territoire où la drogue est un problème marginal. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’archipel ravagé a même connu une crise sans précédent, lors de laquelle le pays, sous occupation américaine et qui avait vu ses rêves de grandeur disparaître sous un déluge de bombes et la honte de la défaite, allait faire l’expérience d’une explosion de la toxicomanie et des crimes liés. Avec un produit au centre du scandale: le Philopon, une méthamphétamine fabriquée avant la guerre dans les usines d’un champion du capitalisme japonais conquérant.