Un reportage de CNN sur la résurgence de l’esclavage en Libye a rouvert le Niagara des pleurs et des indignations en Occident. Le néo-colonialisme mondialiste lance une nouvelle campagne de propagande doloriste, dans la veine du garçonnet dont le cadavre avait été photographié en Turquie.
Le reportage de CNN le 14 novembre a dans un premier temps suscité la surprise et l’affliction. Comment ? L’esclavage en Libye ? En plein vingt-et-unième siècle ? Des grands garçons en bonne santé, 1.200 dinars chacun ? 400 euros ? Moins qu’une Kalache en banlieue ! Ces pauvres migrants sont torturés, rackettés, emprisonnés depuis des années ! Toutes ces images sont « glaçantes » (tel est le nouvel élément de langage à la mode). C’est horrible ! Mais que fait donc la police ?
L’ONU, l’OUA, l’UE condamnent l’esclavage en Libye
Le deuxième temps est plus politique. Le Burkina Faso rappelle son ambassadeur en Libye. Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, demande à la Cour pénale internationale de « se saisir du dossier » et que celui-ci soit inscrit à l’ordre du jour du sommet OUA-UE du 29 novembre à Abidjan. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « horrifié », rappelle que « l’esclavage n’a pas sa place dans notre monde », appelle « toutes les autorités compétentes à enquêter sans délais sur ces activités » et exhorte « la communauté internationale à s’unir pour combattre ce fléau ».
En outre, plusieurs chroniqueurs et commentateurs relèvent que les faits ne datent pas d’hier. Un rapport de l’office international des migrants daté d’avril 2017 en dénonçait l’existence. Aujourd’hui, chacun en recherche les causes : c’est là que les opinions divergent, en fonction des préférences politiques des uns et des autres.
L’Otan et le « néo-colonialisme » accusés
L’essayiste toulousain Bruno Guige par exemple, énarque de cinquante-cinq ans, mis à pied par Michèle Alliot-Marie en 2008 alors qu’il était sous-préfet de Saintes pour ses articles anti-israéliens sur le site musulman oumma.com, rend le « néo-colonialisme » occidental, l’Otan, Sarkozy et Bernard Henri Lévy responsables de l’esclavage en Libye, pour avoir déstabilisé Kadhafi. On lui accordera volontiers que l’attaque de la Libye en 2011 n’a pas amélioré les choses, tout en notant que l’esclavage en Afrique, l’internement et l’exploitation des migrants en Libye n’ont nullement attendu la chute de Kadhafi. Ceux que la question de l’esclavage intéresse savent que le phénomène n’a jamais cessé dans le monde musulman d’une part (voir le Yémen et la Mauritanie par exemple, Nigéria avec Boko Haram), et qu’il est à l’origine une question intertribale et interethnique en Afrique.
Campagne de propagande mondialiste pour faire pleurer Margot
Mais la question politique que pose aujourd’hui l’esclavage en Libye est : à quoi sert sa pseudo-révélation ? A qui ? Le fait qu’elle soit passée par CNN, l’un des principaux vecteurs de la propagande mondialiste, est déjà un signal d’alerte. Le contexte nous raconte la suite. L’Europe, ses votes le montrent, en Allemagne et en Autriche notamment, ne croit plus à la propagande mondialiste sur les migrants. Elle sait, par des statistiques officielles que les demandeurs d’asile ne sont pas en majorité des réfugiés mais des immigrés clandestins pour raisons économiques. Elle a vu, notamment à Cologne, les ravages qu’ils commettent, en particulier sexuels. Aussi, de même que l’affaire Weinstein a servi de diversion aux viols massifs commis par les migrants, de même la belle histoire de l’esclavage en Libye a pour objectif de faire pleurer Margot pour que l’Europe ouvre à nouveau ses portes et son portefeuille.
La Libye, enfer des migrants ou paradis des propagandes ?
Les médias ne laissent nul doute à cet égard. RFI résume leur argumentaire avec clarté. « La route d’Afrique du Nord est infernale depuis bien longtemps pour ceux qui cherchent à fuir vers l’Europe ». Dans le Sinaï les Egyptiens se livrent à des « prises d’otages d’Ethiopiens et d’Erythréens », en Libye, les migrants africains étaient « enfermés dans les prisons de Kadhafi » et forcés à racheter « leur liberté en travaillant pour leurs gardiens ». L’esclavage lui-même était documenté « depuis des années » par les ONG et les journalistes. Alors, comment se présente le problème ? « On connaît les causes de départ : la misère, l’oppression, les conflits, le dérèglement climatique, et parfois aussi la pression sociale de familles qui ont besoin d’argent ». A l’arrivée, il y a l’Europe « où les électeurs élisent majoritairement des gouvernements qui défendent une solution drastique, des contrôles sévères des frontières, et donc la politique de sous-traitance sécuritaire appliquée, par ricochet, par l’Union européenne ».
Fermer les frontières serait provoquer l’esclavage ?
On s’amusera des termes « solution drastique », « contrôles sévères », qui révèlent l’idéologie immigrationniste et mondialiste de l’analyse, et on relèvera avec d’autant plus d’attention l’aveu qu’elle fait d’une migration principalement économique. Mais poursuivons-en l’exposé. Elle dénonce les mafias et « bandes armées » qui font « beaucoup d’argent » avec le trafic des migrants et l’esclavage, et elle en donne l’identité : il s’agit « d’anciens « révolutionnaires » anti-kadhafistes » qui ont géré « jusqu’à l’été dernier » le trafic des canots pneumatiques lancés vers l’Europe.
Ce serait, d’après RFI « cette même milice qui est désormais payée pour faire empêcher les migrants de prendre la mer » au nom du « rétablissement de l’ordre et de la lutte contre le crime ». A cause de l’accord « assez opaque » passé entre l’Italie et plusieurs groupes opérant en Libye, « la route de la mer étant fermée à la demande pressante de l’Union européenne, de plus en plus d’exilés se retrouvent coincés » sur le territoires des tribus.
Derrière l’esclavage en Libye, c’est l’Europe qui est visée
Cela revient à dire que l’Europe est deux fois responsable de l’esclavage qui sévit en Libye : par le désordre qu’elle a semé là-bas, par ses velléités de fermer ses frontières au flot des migrants. La conclusion coule de source. L’Europe doit réparer deux fois : en rouvrant ses frontières aux migrants sans le moindre frein (malgré les « électeurs » qui poussent à des contrôles sévères aux frontières), et peut-être en intervenant directement en Libye.
L’argument, et le terme « coincés » sont repris par la presse populaire. Il est frappant que ne sont pas du tout évoqués, dans le parcours des migrants ni dans la chaîne des responsabilités, les ONG en cheville avec les passeurs. N’est pas évoquée non plus la politique migratoire de l’Europe, ses lois sociales qui agissent sur les migrants économiques comme des pompes aspirantes. Ni les rapports de l’ONU recommandant l’importation de dizaines de millions de migrants serfs en Europe. Toute la rhétorique employée cache la réalité des responsabilités et vise à faire honte aux peuples d’Europe de leur seule volonté de se défendre contre l’invasion en cours.
La rhétorique sentimentale du néo-colonialisme mondialiste
Quel meilleur mot que l’esclavage à cette fin ? Il rappelle aux esprits avides de repentance les éléments de propagande qu’y ont semés l’éducation nationale et les médias. Et qu’importe que ce soit une imposture manifeste : l’Europe, si elle n’a pas inventé l’esclavage, mal universel, est le continent qui y a mis fin.
On se souviendra à ce propos que la dernière vague de colonialisme massif, à la fin du deuxième siècle, a mis au nombre de ses principales justifications (voir le révérend Livingstone et le cardinal Lavigerie), de soustraire l’Afrique à l’esclavage endémique qui y régnait. Le néo-colonialisme mondialiste reprend ce langage. Le néo-colonialisme mondialiste n’est pas ce que les marxistes en disent, il n’a pas pour objectif de mettre l’Afrique en coupe réglée, cela, les grandes entreprises transnationales, américaines ou chinoises s’en chargent très bien. Il vise à établir sa « démocratie », par la guerre dans les pays musulmans, par le grand remplacement ethnique et culturel en Europe. C’est ici que les objurgations ronflantes du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres prennent tout leur sens : pour lutter contre le fléau de l’esclavage en Libye, la communauté internationale doit imposer l’invasion de l’Europe.
Pauline Mille pour Reinformation.tv
Autre exemple : savez-vous qu’aujourd’hui même, en 2017, on peut racheter une esclave au Soudan pour 50 $ (par CSI-France) ?