« Elle a beau constituer ce « péril mortel » pour notre langue dénoncé par l’Académie française, l’écriture inclusive s’impose dans les universités, tant chez des élèves que des professeurs bien décidés à imposer ce nouveau mode permettant « de rendre les femmes plus visibles dans la langue », selon les termes de Mélanie Luce, présidente de l’UNEF. Une enquête publiée dans Le Figaro met en lumière les moyens de pression utilisés contre les réfractaires. Cela va du traditionnel qualificatif de « réactionnaires » ou « conservateurs » à des demandes de professeur.e.s à leurs élèves de réécrire tout leur mémoire.
« Elle nous a fortement recommandé d’avoir recours à l’écriture inclusive. J’ai dû reprendre absolument tout ce que nous avions écrit et ajouter des points partout, je pétais un câble. J’aurais préféré me concentrer sur le contenu », témoigne, dans l’enquête, cette étudiante de 19 ans, ajoutant : « Nous avons compris qu’en le faisant, cela ferait plaisir à la professeure et que nous aurions une bonne note. » D’autres professeurs annoncent d’emblée la couleur, ils ne répondent pas aux mails n’utilisant pas l’écriture inclusive.
«Ils (des enseignants) ne répondent pas aux mails de ceux qui les contactent sans utiliser l’écriture inclusive. Ou ils leur objectent: “Merci de m’écrire en langue inclusive, dans le cas contraire je ne vous répondrai pas”» https://t.co/Tppx4MR8yd avec @ClaireConruyt
— Wally Bordas (@wallybordas) February 4, 2021
Les étudiants ne sont pas les seuls à subir la pression progressiste, certains professeurs et chercheurs ont font les frais. Le Figaro relate l’annulation de la conférence intitulée « L’écriture inclusive à l’épreuve de la grammaire » que Jean Szlamowicz, professeur de linguistique, devait tenir dans le cadre d’un séminaire. Il raconte la mobilisation de ses collègues et « les appels à l’intimidation », « l’évaluation par ses pairs » et le fichage politique « dès que vous écrivez un mail ». Des enseignants sont également sommés de réécrire leurs travaux, sans quoi ils ne seront pas publiés. « J’ai refusé, au nom de ma liberté académique », témoigne Yana Grinshpun.
Les tenants de cette radicalisation graphique pensent « faire de la communication non stéréotypée » et « éradiquer tout ce qui ne présente pas un équilibre entre les femmes et les hommes ». Or, non seulement ces dictateurs de la ponctuation imposent un français peu accessible, tant il devient compliqué à lire et écrire (et sans doute prononcer !), mais, de plus, il repose clairement sur une idée fausse : « que le masculin dans la langue invisibilise les femmes. C’est une croyance qui n’est pas fondée sur le fonctionnement des genres en français où la plupart des usages du masculin sont inclusifs », souligne la linguiste Anne Dister.
Nourris au lait des méthodes de lecture globale et de cours d’histoire indigénistes, nos étudiants, s’enfonçant dans l’illettrisme et dont le niveau mathématiques ne cesse de chuter, doivent désormais se soumettre à la graphie inclusive sous peine d’être pénalisés. Une nouvelle restriction de liberté tente de s’imposer à eux, à moins qu’ils n’entrent en résistance contre ces élucubrations ? Il y a urgence… »
de Iris Bridier
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