Nous vous proposons une présentation des textes liturgiques propres à ce dimanche (rite catholique traditionnel, tel que le suivaient nos aïeux), avec leur commentaire.
La fête du Précieux Sang étant une fête de Notre-Seigneur, on ne fait rien cette année du 6e Dimanche après la Pentecôte.
« En nous rappelant la scène du calvaire avec le coup de lance qui transperça le côté du divin crucifié, la liturgie de la fête s’attache à en dégager la signification et l’immense portée pour le salut de nos âmes. L’Évangile est celui de la Fête du Sacré-Cœur, l’Épitre celle du dimanche de la Passion ; ce sont les grands thèmes de la rédemption, à la fois par le sang et par l’amour du Seigneur.
« Terre, océan, cieux, univers : dans ce fleuve, tout fut lavé. »
Dom G. Lefebvre
TEXTES AVEC COMMENTAIRE DE DOM GUÉRANGER
(dans l’Année liturgique – disponible ici avec ses autres livres)
« Jean-Baptiste a montré l’Agneau, Pierre affermi son trône, Paul préparé l’Épouse [l’Église – NDCI] : œuvre commune, dont l’unité fut la raison qui devait les rapprocher de si près tous trois sur le Cycle. L’alliance étant donc maintenant assurée, tous trois rentrent dans l’ombre ; et seule, sur les sommets où ils l’ont établie, l’Épouse apparaît, tenant en mains la coupe sacrée du festin des noces.
Tel est le secret de la fête de ce jour. Son lever au ciel de la sainte Liturgie, en la saison présente, est plein de mystère. […]
Introït (Apoc. 5, 9-10 et PS. 88, 2) :
Vous nous avez rachetés, Seigneur, par votre Sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation : et vous nous avez fait royaume pour notre Dieu.
Je chanterai éternellement les miséricordes du Seigneur : de génération en génération ma bouche annoncera votre vérité.
L’Église, que les Apôtres ont rassemblée de toutes les nations qui sont sous le ciel, s’avance vers l’autel de l’Époux qui l’a rachetée de son Sang, et chante dans l’Introït son miséricordieux amour. C’est elle qui est désormais le royaume de Dieu, la dépositaire de la vérité.
Gage de paix entre le ciel et la terre, objet des plus solennels hommages et centre lui-même de toute Liturgie, protection assurée contre les maux de la vie présente, le Sang de l’Homme-Dieu dépose dès maintenant dans les âmes et les corps de ceux qu’il a rachetés le germe des joies éternelles.
Collecte :
Dieu tout-puissant et éternel, vous avez établi votre Fils unique rédempteur du monde, et vous avez voulu que votre justice soit apaisée par son sang : faites-nous la grâce, nous vous en prions, de vénérer d’un culte solennel ce prix de notre salut, et d’être ici-bas préservés par sa vertu des maux de la vie présente ; de manière à jouir éternellement de ses fruits dans les cieux. Par le même.
L’Église demande, dans la Collecte, au Père qui nous a donné son Fils unique, que ce germe divin ne reste pas stérile en nous et arrive à son plein développement dans les cieux.
On fait mémoire du Dimanche après la Pentecôte, qui cède à la fête du Précieux Sang les premiers honneurs de cette journée [1]Le commentaire de l’Année Liturgique date d’avant la réforme du calendrier de St Pie X, qui libéra le 1er dimanche de juillet de la fête du Précieux Sang pour la fixer au 1er juillet..
ÉPÎTRE.
Lecture de l’Épître du B. Apôtre Paul aux Hébreux (Hebr., 9, 11-15) :
Mes Frères : le Christ ayant paru comme grand prêtre des biens à venir, c’est en passant par un tabernacle plus excellent et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’appartient pas à cette création-ci et ce n’est pas avec le sang des boucs et des taureaux, mais avec son propre sang, qu’il est entré une fois pour toutes dans le saint des Saints, après avoir acquis une rédemption éternelle. Car si le sang des boucs et des taureaux, si la cendre d’une génisse, dont on asperge ceux qui sont souillés, sanctifient de manière à procurer la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ qui, par l’Esprit-Saint, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour servir le Dieu vivant ? Et c’est pour cela qu’il est médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, sa mort ayant eu lieu pour le pardon des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis, en Jésus-Christ Notre-Seigneur.
L’Épître qu’on vient de lire est la confirmation de ce que nous avons dit du caractère de cette fête. C’est par son propre Sang que le Fils de Dieu est entré dans les cieux ; le Sang divin reste pour nous l’introducteur à l’Alliance éternelle. Ainsi l’ancienne Alliance, fondée sur l’observation des préceptes du Sinaï, avait-elle consacré dans le sang le peuple et la Loi, le tabernacle et les vases qu’il devait contenir ; mais tout cela n’était que figure. « Or, dit saint Ambroise, c’est à la vérité que nous devons tendre. Ici est l’ombre, ici l’image, là-haut la vérité. Dans la Loi c’était l’ombre, l’image se trouve dans l’Évangile, la vérité au ciel. Jadis on sacrifiait un agneau ; maintenant c’est le Christ : mais ici sous les signes des Mystères, tandis qu’au ciel il est sans voiles. Là seulement donc est la pleine perfection à laquelle se doivent arrêter nos pensées, parce que toute perfection est dans la vérité sans image et sans ombre » [2]Ambr. De Offic. I, 48.. Là seulement sera le repos. Là, dès ce monde, aspirent les fils de Dieu : sans y atteindre pleinement, ils s’en rapprochent chaque jour ; car là seulement se trouve la paix qui fait les saints. « Seigneur Dieu, dit à son tour un autre grand Docteur, saint Augustin, donnez-nous cette paix, la paix du repos, la paix du septième jour, du sabbat sans couchant. Car, il est vrai, tout cet ordre de la nature et de la grâce est bien beau pour vos serviteurs, et bien bonnes sont les réalités qu’il recouvre ; mais ses images, ses modes successifs, n’auront qu’un temps, et, leur évolution accomplie, il passera. Les jours que vous avez remplis de vos créations se composent de matin et de soir, le septième excepté qui n’a pas de déclin, parce que vous l’avez sanctifié dans votre reposa jamais. Or ce repos, quel est-il, sinon celui que vous prenez en nous, quand nous-mêmes reposons en vous dans la paix féconde qui couronne en nous la série de vos grâces ? Repos sacré, plus productif que tout labeur, les parfaits seuls vous connaissent, ceux-là qui ont laissé le travail divin accomplir en eux l’œuvre des six jours » [3]Aug. Confess. XIII, 35-37 ; de Genesi ad litt. IV, 13-17 ; et alibi passim..
C’est pourquoi, nous dit l’Apôtre, interprétant lui-même à l’aide des autres Écritures le passage qui vient de lui être emprunté par la sainte Église, c’est pourquoi aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs [4]Heb. III, 7-8, ex Psalm. XCIV.. Le Sang divin nous a rendus participants du Christ [5]Ibid. 14. : à nous de ne pas dissiper, comme un bien sans valeur, l’incorporation initiale qui nous unit au Chef divin ; mais livrons-nous, sans défiance ni réserve, à l’énergie de ce ferment précieux qui doit transformer en lui tout notre être. Craignons de manquer la promesse rappelée dans notre Épître, et qui est celle d’entrer dans le repos de Dieu, d’après saint Paul lui-même [6]Ibid. IV, 1.. Elle regarde tous les croyants, affirme-t-il [7]Ibid. 3., et ce divin sabbat est pour le peuple entier du Seigneur [8]Ibid. 9.. Donc, pour y entrer, faisons diligence [9]Ibid. 11. ; n’imitons pas les Juifs que leur incrédulité exclut pour jamais de la terre promise [10]Ibid. II, IV..
Graduel (1 Jean 5, 6 et 7-8) :
C’est lui qui est venu par l’eau et par le sang, Jésus-Christ ; non par l’eau seulement, mais par l’eau et par le sang.
V./ Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et le Saint-Esprit : et ces trois sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre : l’esprit, l’eau et le sang : et ces trois sont uns.
Allelúia, allelúia. V/. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand. Alléluia.
Le Graduel nous ramène au grand témoignage de l’amour du Fils de Dieu, confié à l’Esprit-Saint avec le Sang et l’eau des Mystères ; témoignage qui se relie d’ici-bas à celui que rend dans les cieux la Trinité souveraine. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand, proclame le Verset. Qu’est-ce à dire, sinon encore une fois qu’il nous faut céder à ces invitations réitérées de l’amour ? Nul, pour s’y dérober, n’est recevable à arguer de son ignorance, ou d’un manque de vocation aux voies plus élevées que celles où se traînent nos tiédeurs. Écoutons l’Apôtre s’adressant à tous, dans cette même Épître aux Hébreux que l’Église nous fait lire en cette fête : « Oui, sans doute ; grandes et ineffables sont ces choses. Mais si vous êtes devenus peu capables de les comprendre, c’est par votre fait ; car, depuis le temps, vous devriez y être maîtres. Vous êtes réduits au lait des enfants, quand votre âge réclame la nourriture solide des parfaits. Quant à nous, dans nos instructions, faisant trêve aux discours qui n’ont pour but que d’inoculer les premiers éléments du Christ, nous devons nous porter plus avant, sans revenir sans cesse à poser le fondement, qui consiste à se dégager des œuvres mortes et à ouvrir sur Dieu les yeux de la foi. N’avez-vous pas été illuminés ? N’avez-vous pas goûté le don céleste ? N’avez-vous pas été faits participants de l’Esprit-Saint ? Quelle pluie de grâces, à tout moment, sur la terre de vos âmes ! Il est temps qu’elle rapporte en conséquence à Dieu qui la cultive. Assez tardé ; soyez de ceux qui par la patience et la foi hériteront des promesses, jetant votre espérance, comme une ancre assurée, au delà du voile, aux plus intimes profondeurs, où Jésus n’est entré devant nous que pour nous attirer à sa suite » [11]Hebr. V, VI..
Trait (Ephes. 1, 6-8) :
Dieu nous a rendus agréables à ses yeux en son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption par son sang.
V./ La rémission des péchés, selon les richesses de sa grâce qui a surabondé en nous.
V./ (Rom. 3, 24-25) Étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ.
V./ C’est lui que Dieu avait destiné à être une victime de propitiation, par la foi en son sang.
ÉVANGILE.
Suite du Saint Évangile selon saint Jean (Jean 19, 30-35) :
En ce temps-là : Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : « Tout est consommé », et inclinant la tête il rendit l’esprit. Or, comme c’était la Préparation, de peur que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, car le jour de ce sabbat était très solennel, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés et qu’on les détachât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. Mais quand ils vinrent à Jésus, le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes. Mais un des soldats lui transperça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Et celui qui l’a vu en rend témoignage, et son témoignage est vrai.
C’est au grand Vendredi que nous entendîmes pour la première fois ce passage du disciple bien-aimé. En deuil au pied de la Croix où venait d’expirer son Seigneur, l’Église n’avait point alors assez de lamentations et de larmes. Aujourd’hui elle tressaille d’autres sentiments, et le même récit qui attirait ses pleurs la fait déborder dans ses Antiennes en allégresse et chants de triomphe. Si nous voulons en connaître la cause, demandons-la aux interprètes autorisés qu’elle-même a voulu charger de nous donner sa pensée en ce jour. Ils nous apprendront que la nouvelle Ève célèbre aujourd’hui sa naissance du côté de l’Époux endormi [12]Aug. Homil. diei, ex Tract, CXX in Johan. ; qu’à dater du moment solennel où l’Adam nouveau permit à la lance du soldat d’ouvrir son Cœur, nous sommes devenus en vérité l’os de ses os et la chair de sa chair [13]Sermo IIi Nocturni.. Ne soyons plus étonnés si, dès lors, l’Église ne voit plus qu’amour et vie dans ce Sang qui s’épanche.
Et toi, ô âme, rebelle longtemps aux touches secrètes des grâces de choix, ne te désole point ; ne dis pas : « L’amour n’est plus pour moi ! » Si loin qu’ait pu t’égarer l’antique ennemi par ses ruses funestes, n’est-il pas vrai qu’il n’est point de détour, point d’abîme peut-être, hélas ! Où ne t’aient suivie les ruisseaux partis de la source sacrée ? Crois-tu donc que le long trajet qu’il t’a plu d’imposer à leur poursuite miséricordieuse, en ait épuisé la vertu ? Fais-en l’épreuve. Et tout d’abord, baigne-toi dans ces ondes purifiantes ; puis, abreuve à longs traits au fleuve de vie cette pauvre âme fatiguée ; enfin, t’armant de foi, remonte le cours du fleuve divin. Car s’il est sûr que, pour arriver jusqu’à toi, il ne s’est point séparé de son point de départ, il est également assuré que, ce faisant, tu retrouveras la source elle-même.
Crois bien, en effet, que c’est là tout le secret de l’Épouse ; que, d’où qu’elle vienne, elle ne procède point autrement pour trouver la réponse à la demande posée au sacré Cantique : « Indiquez-moi, ô vous que chérit mon âme, le lieu de votre repos en ce Midi dont l’ardeur est si douce [14]Cant. I, 6. ! » D’autant que, remontant ainsi le fleuve sacré, non seulement elle est sûre d’arriver au divin Cœur, mais encore elle renouvelle sans fin, dans ses flots, la beauté très pure qui fait d’elle pour l’Époux un objet de complaisance et de gloire [15]Eph. V, 27.. Pour ce qui est de toi, recueille aujourd’hui précieusement le témoignage du disciple de l’amour ; et félicitant Jésus, avec l’Église son Épouse et ta mère, de l’éclat de sa robe empourprée [16]Quis est iste qui venit de Edom, tinctis vestibus de Bosra ? Iste formosus in stola sua. Prima Antiphona in Vesperis, aie bien soin aussi de conclure avec Jean : « Nous donc aimons Dieu, puisqu’il nous a aimés lui-même le premier » [17]I Johan. IV, 19..
Offertoire (1 Cor. 10, 16) :
Le Calice de bénédiction, que nous bénissons, n’est-il pas la communion au sang du Christ ? et le pain que nous rompons n’est-il pas la communion au corps du Seigneur ?
L’Église, présentant les dons pour le Sacrifice, rappelle en ses chants que le calice offert par elle à la bénédiction des prêtres ses fils devient, par la vertu dès paroles sacrées, l’intarissable réservoir d’où s’épanche sur le monde le Sang du Seigneur.
Secrète :
Nous vous en supplions, Dieu des vertus, que par ces divins mystères, nous puissions avoir accès auprès de Jésus le médiateur de la nouvelle alliance, et que nous renouvelions sur vos autels l’effusion de ce sang plus éloquent que celui d’Abel.
La Secrète implore le plein effet de la divine Alliance, dont le Sang du Seigneur Jésus est venu le moyen et le gage, depuis que son effusion, renouvelée sans fin aux saints Mystères, a fait cesser le cri de vengeance que celui d’Abel faisait monter de la terre au ciel.
On fait mémoire du Dimanche. Le Prêtre ensuite entonne la Préface triomphante de la Croix, sur laquelle s’est conclue dans le Sang divin l’union ineffable.
Communion (Hebr. 9, 28) :
Le Christ s’est offert une fois, pour effacer les péchés de beaucoup ; une seconde fois il apparaîtra sans péché pour donner le salut à ceux qui l’attendent.
L’Antienne de Communion chante le miséricordieux amour dont le Seigneur fit preuve à sa venue, ne se laissant pas détourner de ses projets divins par l’entassement de crimes qu’il devait dissoudre en son propre Sang, pour purifier l’Épouse. Grâce à l’adorable Mystère de la foi opérant dans le secret des cœurs, quand il reviendra visiblement, il ne restera plus de ce douloureux passé qu’un souvenir de triomphe.
Abreuvés d’allégresse aux fontaines du Sauveur, qui sont ses plaies sacrées, obtenons que le Sang précieux qui rougit nos lèvres demeure, jusqu’en l’éternité, la source vive où nous puiserons la béatitude et la vie.
On ajoute comme mémoire la Postcommunion du Dimanche, dont l’Évangile se dit aussi, après la bénédiction du Prêtre, en place de celui de saint Jean.
Postcommunion :
Admis à la table sacrée, nous avons puisé avec joie des eaux aux fontaines du Sauveur ; faites, nous vous en supplions, Seigneur, que son Sang devienne pour nous une source d’eau vive jaillissant jusqu’à la vie éternelle.
Notes
1. | ↑ | Le commentaire de l’Année Liturgique date d’avant la réforme du calendrier de St Pie X, qui libéra le 1er dimanche de juillet de la fête du Précieux Sang pour la fixer au 1er juillet. |
2. | ↑ | Ambr. De Offic. I, 48. |
3. | ↑ | Aug. Confess. XIII, 35-37 ; de Genesi ad litt. IV, 13-17 ; et alibi passim. |
4. | ↑ | Heb. III, 7-8, ex Psalm. XCIV. |
5. | ↑ | Ibid. 14. |
6. | ↑ | Ibid. IV, 1. |
7. | ↑ | Ibid. 3. |
8. | ↑ | Ibid. 9. |
9. | ↑ | Ibid. 11. |
10. | ↑ | Ibid. II, IV. |
11. | ↑ | Hebr. V, VI. |
12. | ↑ | Aug. Homil. diei, ex Tract, CXX in Johan. |
13. | ↑ | Sermo IIi Nocturni. |
14. | ↑ | Cant. I, 6. |
15. | ↑ | Eph. V, 27. |
16. | ↑ | Quis est iste qui venit de Edom, tinctis vestibus de Bosra ? Iste formosus in stola sua. Prima Antiphona in Vesperis |
17. | ↑ | I Johan. IV, 19. |