« Jean-François Jalkh, promu secrétaire général du Front national le 2 mai dernier […] a publié [un communiqué] vendredi 15 octobre […] expliquant, pour l’essentiel, […] que les demandes d’adhésion [devaient être] bien conformes à l’article 6 des statuts du Front national, qui dispose que «l’adhésion au Front national n’est compatible avec aucune appartenance à un autre parti ou mouvement politique, quel qu’il soit». «Quel qu’il soit.» Vérification faite dans les statuts du Front national, la citation est exacte. L’article 6 dispose même, au cas où un étourdi aurait laissé adhérer le membre d’un autre parti ou au cas où un adhérent se laisserait aller à adhérer à un autre parti: «Le membre du Front national qui enfreindrait cette règle serait automatiquement exclu et, le cas échéant, ses votes réputés nuls et non avenus, sauf autorisation expresse du bureau du conseil d’administration.» […]
L Imagine-t-on un insolent s’appuyant sur l’article 6 pour contester l’appartenance de Jean-Marie Le Pen au Front national ? […] Car Le Pen […] est bel et bien membre d’un autre parti politique ! Il est même le président de cette structure qui répond au nom de Cotelec. Cotelec, kesako? Officiellement, une association de financement du Front national. […] Le problème est que Cotelec, dont le siège est situé au 8, parc de Montretout, à Saint-Cloud, est déclaré comme parti politique. L’article 2 des statuts de Cotelec dispose en effet que «cette association est un parti politique». […]
Pour Jean-Marie Le Pen, Cotelec vise donc à aider financièrement le FN. […] Et après le congrès ? […] Car en l’état, les objets du Front national et de Cotelec ne sont pas adaptés à un Front national sans Jean-Marie Le Pen à sa tête. […] L’objet de Cotelec, défini par l’article 2 de ses statuts, est nettement plus restreint: «Cette association est un parti politique chargé de promouvoir l’image et l’action de Jean-Marie Le Pen.» Et c’est tout. Pas un mot sur le Front national ! Alors que va-t-il faire de Cotelec? Passer ce micro-parti à son successeur? En apurer les comptes et y mettre fin ? […] Or jusqu’à maintenant, si les cotisations des adhérents et les subventions étatiques sont versées au Front national, les dons et les prêts le sont à Cotelec. Le fichier des donateurs, c’est Cotelec qui le détient, pas le FN. Et Cotelec a prêté beaucoup d’argent au Front national pour qu’il puisse assurer ses fins de mois. Au moins 2,5 millions d’euros, peut-être plus. Que le Front national remboursera, ou pas, à Cotelec. […] Et selon que Cotelec en réclamera ardemment ou pas la somme au Front national. Ce qui sera, après l’élection du président du Front national, du seul ressort… du président de Cotelec. »
Source : Minute (via le Salon Beige)